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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

FRANCOIS 1ER (2).

Publié le 12 Septembre 2009 par CHOMOLANGMA


source Wikipédia

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Politique extérieure

La politique extérieure de la France sous François Ier est tout entière dominée par la rivalité avec la maison de Habsbourg, en la personne de Charles Quint, héritier de l’empereurMaximilien Ier du Saint-Empire, son grand-père, et de l’empire espagnol par sa mère Jeanne la Folle. Durant la période pendant laquelle s’affrontent la maison de France (François Ier puisHenri II) et le Saint-Empire, les autres pays européens font figure de comparses: l’Angleterred’Henri VIII, les États pontificaux et autres principautés italiennes comme les duchés de Ferrareet de Modène (sous les Este), le duché de Parme-et-Plaisance, le duché d’Urbin (sous les Médicis).

Charles de Habsbourg, est à la tête d’un véritable empire :

  • Par son père Philippe le Beau, lui-même fils de Maximilien et de Marie de Bourgogne(fille de Charles le Téméraire), il possède l’Autriche, les Dix-sept Provinces (Pays-Bas bourguignons, Flandre, Artois, Franche-Comté, etc.).
  • Par sa mère Jeanne la Folle (fille des rois catholiques), il hérite de l’Espagne (unification des royaumes de Castille, d’Aragon et de Grenade) et de ses possessions américaines, ainsi que du Royaume de Naples.
  • À la mort de son grand-père Maximilien Ier en 1519, Charles est le favori pour sa succession au titre d’empereur romain germanique.


Les armes de Charles Quint qui donnent une idée du nombre de territoires qu’il gouverne

Ascendance de Charles Quint
Charles Quint Père :
Philippe Ier de Castille
Grand-père paternel :
Maximilien Ier du Saint-Empire
Arrière-grand-père paternel :
Frédéric III du Saint-Empire
Arrière-grand-mère paternelle :
Aliénor de Portugal
Grand-mère paternelle :
Marie de Bourgogne
Arrière-grand-père paternel :
Charles le Téméraire
Arrière-grand-mère paternelle :
Isabelle de Bourbon
Mère :
Jeanne Ire de Castille
Grand-père maternel :
Ferdinand II d’Aragon
Arrière-grand-père maternel :
Jean II d’Aragon
Arrière-grand-mère maternelle :
Jeanne Enríquez
Grand-mère maternelle :
Isabelle Ire de Castille
Arrière-grand-père maternel :
Jean II de Castille
Arrière-grand-mère maternelle :
Isabelle du Portugal



Une fois empereur (1519), Charles a deux ambitions complémentaires:

  • Une ambition personnelle qui lui tient particulièrement à cœur depuis sa jeunesse flamande, la récupération du duché de Bourgogne possession de son arrière-grand-père Charles le Téméraire. Cette revendication, pour laquelle il n’obtiendra jamais satisfaction, ne repose sur aucune base juridique : le duché de Bourgogne avait été reçu en apanage par Philippe le Hardi de son père Jean le Bon. À partir du moment où ce fief ne pouvait être hérité que par un descendant mâle de l’apanagiste, et que Charles le Téméraire, descendant de Philippe le Hardi, n’avait eu qu’une fille, le duché revenait automatiquement au domaine royal dont il était un démembrement.
  • Une ambition impériale d’une Europe dominée par les Habsbourg, dans lequel il jouera le rôle de défenseur de l’Église Romaine.

Ces deux ambitions ne pouvaient que se heurter à l’hostilité de François Ier, gardien de l’intégrité du domaine royal et roi d’une France aux fortes ambitions héritées de ses prédécesseurs, en particulier sur le territoire morcelé de l’Italie de la Renaissance. Comme Charles VIII et Louis XII, François n’aura de cesse de tenter d’installer son pouvoir sur la péninsule en commençant par la reconquête du duché de Milan dont il estime tenir les droits par son arrière-grand-mère Valentine Visconti, duchesse de Milan et épouse de Louis d’Orléans.

 
Conquête du Milanais

Louis XII avait dû reculer face aux attaques de la Sainte Ligue. Peu de temps avant le règne de François Ier, deux des éléments essentiels de cette ligue reviennent à de meilleures sentiments envers le royaume de France : Henri VIII signe en 1514 le traité de paix et d’alliance de Tournai et le pape Léon X, élu en 1513, envisage des relations avec la France moins tumultueuses que celles de son prédécesseur Jules II. Le traité de Dijon n’ayant jamais été ratifié par Louis XII, François Ier ne s’estime pas tenu par les clauses prévoyant la renonciation des droits de sa famille sur le duché de Milan et passe une alliance avec la république de Venise. Du côté du Saint-Empire romain germanique, le futur Charles Quint est alors seigneur des Pays-Bas bourguignons et l’empereur Maximilien Ier est concentré sur sa diplomatie vers l’est (Bohême, Hongrie, Pologne et Lituanie). L’opposition aux visées du roi de France se limite donc en réalité au duc de Milan Maximilien Sforza, officiellement mais faiblement soutenu par le pape, et son allié le cardinal Matthieu Schiner, artisan de l’alliance entre les cantons suisses et Jules II, et futur conseiller de Charles Quint.

Au printemps 1515, François Ier ordonne la concentration des troupes à Grenoble et une armée de 30 000 hommes marche sur l’Italie. Solidement établis à Suze, les Suisses tiennent la route habituelle du Mont-Cenis et l’armée franchit les Alpes par une route secondaire proche d’Argentière, y compris les chevaux et l’artillerie (60 canons de bronze) avec l’aide technique de l’officier et ingénieur militaire Pedro Navarro. Dans la plaine du Piémont, une partie de l’armée suisse prend peur et propose, le 8 septembre à Gallarate, de passer au service de la France. Schinner réussit à regagner les dissidents à sa cause et s’avance à leur tête jusqu’au village de Melegnano (en français, Marignan), à 16 kilomètres de Milan. La bataille qui s’engage reste longtemps indécise mais l’artillerie française, efficace contre les fantassins suisses, les forces d’appoint vénitiennes et la furia francese finissent par faire pencher la balance du côté de François Ier, qui emporte cet affrontement décisif. Contrairement à une légende tenace mais malheureusement apocryphe (développée à partir de 1525 pour des raisons de prestige d’une royauté chancelante), il ne se fait pas armer chevalier par Bayard sur le champ de bataille.


François Ier à la bataille de Marignan

Cette victoire apporte renommée au roi de France dès le début de son règne. Les conséquences diplomatiques sont nombreuses :

  • François Ier prend rapidement le contrôle de la Lombardie.
  • Il signe la paix perpétuelle de Fribourg le 29 novembre 1516 avec les cantons suisses. Ce traité restera en vigueur jusqu’à la fin de la monarchie en France.
  • Le 13 août 1516, François Ier et le jeune roi des Espagnes Charles Ier, futur Charles Quint, signent le traité de Noyon qui confirme à François Ier la possession du Milanais, qui restitue la Navarre à Henri d’Albret et qui promet à Charles la main de la fille aînée du roi de France, Louise, alors âgée d’un an (mais qui ne survivra pas à son troisième anniversaire). Dans la dot de la future mariée sont inclus les droits sur le royaume de Naples.
  • Antoine Duprat signe en son nom le concordat de Bologne le 18 août 1516. Ce concordat régira les relations entre le royaume de France et la Papauté jusqu’à la Révolution française. Désormais, le roi nomme les évêques, archevêques et cardinaux, qui sont par la suite confirmés par le pape.

La compétition pour la couronne impériale

Le 12 janvier 1519, la mort de Maximilien ouvre la succession à la couronne impériale. Cette couronne, si elle n’ajoute aucun contrôle territorial, apporte en revanche à son titulaire un surcroît de prestige et un poids diplomatique certain. Charles Ier d’Espagne, élevé dans cette perspective, est le candidat naturel à la succession de son grand-père et doit affronter le roi Henri VIII d’Angleterre, le duc albertin Georges de Saxe, dit le Barbu, et François Ier. La candidature de ce dernier répond à une double ambition :

  • Éviter que le souverain qui contrôle déjà plus de la moitié de l’Europe et le Nouveau Monde ibérique se voie auréolé d’un prestige diplomatique supplémentaire et parvienne à réaliser son rêve avoué de constituer un nouvel empire de Charlemagne.
  • Revendiquer ce surcroît de prestige pour lui-même, comme l’ont tenté avant lui Philippe le Hardi et Charles de Valois.

La compétition se résume vite à un duel François contre Charles. Pour convaincre les sept princes-électeurs allemands, les rivaux useront tour à tour de la propagande et d’arguments sonnants et trébuchants. Le parti autrichien présente le roi d’Espagne comme issu du véritable "estoc" (lignage), mais la clef de l’élection réside essentiellement dans la capacité des candidats à acheter les princes-électeurs. Les écus français s’opposent aux florins et ducats allemands et espagnols mais Charles bénéficie de l’appui déterminant de Jakob Fugger, richissime banquier d’Augsbourg, qui émet des lettres de change payables après l’élection et « pourvu que soit élu Charles d’Espagne ». Charles est élu à 19 ans Roi des Romains le 28 juin 1519 et est sacré empereur à Aix-la-Chapelle le 23 octobre 1520. Sa devise « Toujours plus oultre » correspond à son ambition de monarchie universelle d’inspiration carolingienne alors qu’il est déjà à la tête d’un empire « sur lequel le soleil ne se couche jamais » mais néanmoins, pour son malheur, très hétérogène.


Portrait du jeune Charles de Habsbourg futur empereur Charles Quint vers 1515, l'éternel rival de François 1er, peint par Bernard Van Horley, Paris, Musée du Louvre.

Bourgogne, Italie et Provence

Bien entendu, l’élection impériale n’apaise en rien les tensions continuelles entre François Ier et Charles Quint. D’importants efforts diplomatiques sont déployés pour constituer ou consolider le réseau d’alliance de chacun. En juin 1520, François Ier organise la rencontre du Camp du Drap d’Or avec Henri VIII mais échoue, vraisemblablement par excès de faste et manque de subtilité diplomatique, à concrétiser un traité d’alliance avec l’Angleterre. De son côté, Charles Quint, neveu de la reine d’Angleterre, avec l’aide du cardinal Thomas Wolsey à qui il fait miroiter l’élévation au pontificat, obtient la signature d’un accord secret contre la France au traité de Bruges. Comme aima à le souligner Henri VIII, « Qui je défends est maître ».

Toujours avec pour objectif de conquérir la Bourgogne, les armées de l’empereur mènent l’offensive au nord et au sud. En 1521, Franz von Sickingen et le comte Philippe Ier de Nassau obligent Bayard à s’enfermer dans Mézières assiégée qu’il défendra sans capituler malgré les canonnades et les assauts. Le sort des armes est moins favorable sur le front italien où les troupes du maréchal Odet de Foix, vicomte de Lautrec, sont décimées par l’armée commandée par François II Sforza et Prospero Colonna lors de la bataille de la Bicoque. Toute la province se soulève alors en réaction au gouvernement oppressif du maréchal: la France perd le Milanais en avril 1522.

L’année 1523 est également le théâtre d’une affaire initialement franco-française mais dont les conséquences dépassent les frontières du royaume. Le connétable Charles de Bourbon, en butte depuis son veuvage (1521) aux manœuvres de François Ier pour satisfaire les revendications de Louise de Savoie sur le Bourbonnais et la vicomté de Châtellerault, s’accorde avec Charles Quint et passe à son service pour devenir lieutenant général de ses armées.


Le camp du drap d’or, gravure de James Basire de 1774, d’après une peinture à l’huile du XVIe siècle

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