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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Chutes Niagara (2).

Publié le 22 Mars 2010 par CHOMOLANGMA in AMÉRIQUE NORD-Géo - histo - polit & culturelle

 

Quand Nikola Tesla, pour qui un mémorial fut construit plus tard dans la ville de Niagara Falls, a inventé le système triphasé du courant alternatif pour le transport de l'énergie, le transport à distance de l'électricité est devenu possible. En 1883, la Niagara Falls Power Company, un successeur de la compagnie de Schoellkopf, engage George Westinghouse afin de développer un système visant à produire du courant alternatif. En 1886, grâce à l'aide de financiers célèbres comme J.P. Morgan, John Jacob Astor IV et les Vanderbilts, d'immenses conduits souterrains furent construits, menant à des turbines pouvant générer jusqu'à 100 000 chevaux vapeurs. (75MW), et pouvant fournir en électricité une ville comme Buffalo à 32 km de là. Du côté canadien certaines compagnies privées commencèrent aussi à exploiter l'énergie hydraulique des chutes en employant soit des entreprises américaines, soit des entreprises du cru, dans leurs efforts. Le gouvernement de la province d'Ontario décida finalement de nationaliser le distribution d'électricité en 1906, approvisionnant ainsi toute la province en électricité produite par le Niagara. Aujourd'hui entre 50 % et 70 % du débit de la rivière sont détournés dans 4 tunnels gigantesques loin en amont des chutes. L'eau ainsi détournée passe ensuite dans des turbines hydroélectriques qui approvisionnent en électricité les parties américaines et canadiennes environnantes, avant d'être reversée dans la rivière loin en aval des chutes.

Les centrales hydroélectriques les plus puissantes sur le Niagara sont Sir Adam Beck 1 et 2 (1954) du côté canadien et la Robert Moses Niagara Power Plant (1961), ainsi que la Lewiston Pump Generating Plant, du côté américain. Toutes ensembles les centrales du Niagara peuvent produire environ 4,4 GW d'électricité.

 

Vue panoramique des chutes du Niagara

En août 2005, la compagnie Ontario Power Generation, qui gère les centrales de Sir Adam Beck, a décidé de construire un nouveau tunnel de 10,4 km de long afin d'aller collecter de l'eau plus en amont du Niagara qu'il n'est possible à présent. La fin de la construction de ce tunnel est prévue pour 2009 est devrait permettre d'augmenter la production d'électricité de Sir Adam Beck par 1,6 tW/h.

Afin de contourner les chutes, le transport fluvial emprunte le canal Welland. Il fut inauguré en 1829 et ne cessa d'être amélioré jusqu'à nos jours, les derniers travaux importants datant des années 60-70. Il fait maintenant partie du réseau Grands Lacs Voie maritime du Saint-Laurent (la Voie maritime du Saint-Laurent étant sous la responsabilité de la Corporation de Gestion de la Voie Maritime du Saint-Laurent, côté canadien, et de la Saint Lawrence Seaway Development Corporation, côté américain)[9]. Ces détournements de trafic fluvial se sont fait aux dépens de la ville voisine de Buffalo, contribuant ainsi au déclin économique de nombre de ses entreprises, entreprises sidérurgiques et céréalières en particulier. Cependant l'augmentation d'électricité a aussi provoqué un essor économique dans la vallée de la rivière Niagara dans les années 70. Un essor économique régional qui est depuis retombé.

Les villes jumelles de Niagara Falls, Ontario et Niagara Falls, New York sont reliées par 3 ponts, le Rainbow Bridge légèrement en aval, offrant la vue la plus proche sur les chutes ; le pont Whirlpool Rapids et, le pont le plus récent, le Lewiston-Queenston Bridge situé près de l'escarpement.

Les aéroports de Niagara Falls International Airport et Buffalo Niagara International Airport tirent leur nom des chutes, les chutes ont aussi données leur nom à l'université Niagara University, de nombreuses entreprises régionales et un astre céleste[10].

Efforts de préservation 

Pendant les deux premiers siècles après l'installation des Européens, les terres des deux côtés des chutes du Niagara appartenaient à des personnes privées. Dans les années 1870, les chutes Niagara devinrent une importante destination touristique, le site des chutes accueillant chaque année un quart de million de visiteurs. Cependant, les touristes visitant les chutes du Niagara des deux côtés de la rivière étaient consternés par les pratiques commerciales privées qui se développaient aux abords des chutes sans aucun contrôle. Les visiteurs se voyaient souvent harcelés et l’accès au site ne leur était possible que moyennant le paiement de commissions exorbitantes.

Le mécontentement populaire a conduit à la formation du mouvement Free Niagara (libérer le Niagara), qui comprenait l'artiste Frederic Edwin Church, l'architecte paysagiste Frederick Law Olmsted, et le journaliste Jonathan Baxter Harrison. Une série de lettres qu'Harrison a envoyées aux journaux à Boston et à New York (réunies en 1992 dans le pamphlet The Condition of Niagara Falls, and the Measures Needed to Preserve Them (la Situation des Chutes du Niagara, et les mesures nécessaires pour les préserver) ont eu une influence toute particulière dans le retournement de l'opinion publique en faveur de la préservation[11].

 

Une vue aérienne des chutes

 

En 1878, lord Dufferin, Gouverneur général du Canada, a exprimé ses préoccupations lors de son discours au cours du déjeuner de l’Ontario Society of Artists à Toronto. Il suggéra que « les gouvernements de New York et de l’Ontario, ou du Canada, devraient s’associer pour acquérir tous les droits qui ont pu être établis à l’encontre du public, et créer autour des chutes un petit parc public international (...) sous la responsabilité de bons gardiens » pour préserver le décor des chutes du Niagara. Bien que la suggestion originale de lord Dufferin ait concerné un « parc international », les deux rives, américaine et canadienne, ont développé leurs parcs séparément et indépendamment.

En 1885, l'État de New York commença à acheter les terres aux entrepreneurs, pour constituer la réserve des Chutes du Niagara. La même année, la province de l’Ontario créa la Commission des parcs du Niagara. Cette dernière acquit des terrains situés le long de la rivière Niagara pour constituer le Parc de la Reine Victoria aux Chutes de Niagara, totalement gratuit, qui accueillit ses premiers visiteurs le 24 mai 1888. Sous la gouverne de la Commission, ce parc s’étendant au départ sur 62,2 hectares, est devenu un parc de renom mondial de 1 720 hectares longeant toute la rivière Niagara, du lac Érié au lac Ontario, et comptant d’importants lieux historiques nationaux et provinciaux, des jardins botaniques, une école d’horticulture et des aires récréatives[12]. Ces deux organismes ont réussi remarquablement dans les opérations de restrictions du développement des chutes et de la rivière Niagara.

Jusqu'à récemment, les chutes ont reculé vers le sud à cause de l'érosion de 0,6 à 3 m par an et sont maintenant à 11 km de leur point d'origine. Ce processus a été ralenti par le détournement de quantités d'eau croissantes de la rivière Niagara dans des centrales hydroélectriques, aussi bien aux États-Unis qu'au Canada. Le 2 janvier 1929, le Canada et les États-Unis sont parvenus à un accord sur un plan d'action visant à préserver les chutes. En 1950, les deux pays signèrent le Traité concernant la dérivation d'eau du Niagara[13].

 

Les chutes américaines, éteintes en 1969

 

Outre le détournement de l'eau vers les centrales hydroélectriques, les efforts de contrôle de l'érosion ont établi des déversoirs souterrains visant à rediriger les courants les plus dévastateurs, et finalement des renforcements mécaniques en haut des chutes. Les travaux les plus spectaculaires ont eu lieu en 1969. En juin, le cours d'eau fut complètement détourné des chutes américaines pendant plusieurs mois grâce à la construction d'un barrage temporaire de terre et de pierre (clairement visible en haut à droite de la photo), ce qui eut pour effet d'arrêter les chutes américaines. Pendant que les chutes canadiennes accueillaient le débit supplémentaire, le corps des ingénieurs de l'armée de terre des États-Unis a étudié le lit de la rivière et a comblé mécaniquement les fissures qui auraient autrement accéléré le retrait des chutes américaines. Un projet datant de 1954 d'enlever une énorme quantité d'alluvions fut finalement abandonné pour raison budgétaire, et en novembre 1969, le barrage temporaire fut dynamité, redonnant leur débit aux chutes américaines.

Après cette entreprise, Luna Island, le petit bout de terre situé entre la chute principale et celle du Voile de la mariée, est restée interdit au public pour des années en raison des craintes d'instabilité et du risque de voir l'île s'effondrer dans la rivière Niagara à tout moment.

La construction récente de grands bâtiments (pour la plupart des hôtels) du côté canadien des chutes a causé le changement de direction des vents au-dessus de ces dernières[14]. Des étudiants de l'université de Guelph ont démontré, en utilisant des modèles réduits, que l'air passant au-dessus des nouveaux hôtels conduit la poussière vers le sud des bâtiments, où elle tombe dans les rigoles sous les chutes et vient se mélanger aux tourbillons d'air humide. La conséquence est que les points de vue du côté canadien sont maintenant souvent couverts d'un brouillard venant des chutes. Ce problème va être très difficile à résoudre.

Les chutes dans le divertissement et la culture populaire 

Bobby Leach et son baril après sa descente dangereuse des chutes Niagara, le 25 juillet 1911

 

En octobre 1829, Sam Patch, qui se faisait appeler « le sauteur Yankee », a sauté dans la chute du Fer à cheval et est devenu la première personne connue à avoir survécu à la chute. Il a ainsi initié une longue tradition de casse-cous qui ont tenté de survivre à une descente des chutes. En 1901, Annie Edson Taylor fut la première personne à descendre les chutes en tonneau. Elle sortit quasiment indemne de la chute. Depuis la chute historique de Taylor, 14 personnes se sont intentionnellement jetées des chutes, sur ou dans un esquif. Certaines ont survécu sans dommage, d'autres ont coulé ou ont été sérieusement blessées. La descente des chutes étant illégale des deux côtés de la frontière, les survivants de telles cascades sont généralement poursuivis devant les tribunaux et soumis à de fortes amendes.

D'autres aventuriers ont tenté de traverser les chutes. Cela a commencé en 1859 par le passage réussi du fildefériste Jean-François « Blondin » Gravelet au-dessus des chutes. Cet exploit avait rassemblé une foule importante. Le filin traversait les gorges à proximité du pont de l'Arc-en-ciel, pas tout à fait au-dessus des chutes elles-mêmes. Le capitaine britannique Matthew Webb, premier homme à avoir traversé la Manche à la nage, se noya en 1883 en tentant de nager à travers les rapides et les tourbillons en aval des chutes.

Le 9 juillet 1960, au cours de ce qui fut ensuite appelé « le miracle des chutes du Niagara », Roger Woodward, un garçon américain de 7 ans fut jeté par-dessus les chutes du fer à cheval, protégé uniquement par son gilet de sauvetage. Deanne, sa sœur de 17 ans fut rattrapée par deux touristes, à seulement 6 mètres de la chute, au niveau de l'île de la chèvre[15]. Roger fut recueilli dans les bassins bouillonnant aux pieds de la chute du fer à cheval, après avoir réussi à attraper une bouée de sauvetage envoyée par l'équipe du bateau Maid of the Mist. Son incroyable survie fit le tour du monde.

Le 20 octobre 2003, Kirk Jones fut le premier à sauter des chutes sans matériel de flottaison. Bien qu'on ne sache toujours pas s'il souhaitait ou non se suicider, il survécut à une chute de 16 étages avec seulement quelques côtes cassées, des éraflures et des ecchymoses. Le 2 juillet 1984, le Canadien Karel Soucek (de la ville d'Hamilton, en Ontario) réussit à plonger des chutes du fer à cheval dans un tonneau en n'ayant que de légères blessures. Soucek fut condamné à 500 dollars d'amende pour avoir réalisé sa cascade sans autorisation. Il périt quelques mois plus tard, le 20 janvier 1985, lors d'un autre défi à la mort.

 

Les chutes et leurs infrastructures touristiques

 

Personne n'a jamais survécu à une descente des chutes américaines, en raison des nombreux rochers et du faible courant. Tous les survivants et cascadeurs ont descendu les chutes du fer à cheval, où les rochers sont relativement moins nombreux et où le courant pousse les gens loin du bord et leur permet de les éviter.

Alors que les chutes du Niagara étaient déjà un immense lieu touristique et l'un des hauts-lieux des lunes de miel, les visites connurent une hausse soudaine à partir de 1953, avec la sortie de Niagara, un film avec Marilyn Monroe. Plus tard, les chutes figurèrent également dans Superman III et furent le sujet d'un film populaire en technologie IMAX. Une grande partie de l'épisode Le retour du Technodrome dans la série Les Tortues Ninja se déroule à proximité des chutes du Niagara et de son usine hydroélectrique. En 1990, l'illusionniste David Copperfield a réalisé un tour où on le voyait se déplacer au-dessus des chutes. Le complexe touristique situé à proximité des chutes, fut le théâtre d'une brève série télévisée américaine début 2004, Wonderfalls. Avec l'augmentation du nombre de touristes venus du monde entier, le nombre de visiteurs a dépassé 14 millions en 2003.

Le 4 août 2005 le golfeur professionnel John Daly tenta d'envoyer une balle de golf de l'autre côté des chutes du Niagara à une distance d'environ 331 mètres (362 yards). Il échoua de peu, au bout de 20 tentatives.

L'expression Chutes du Niagara est aussi le nom d'un numéro de vaudeville britannique, aussi appelée Slowly I turned.

Depuis l'arrivée du médicament Viagra, dont le nom sonne comme Niagara, de nombreux dessinateurs ont représenté les « Viagra Falls », de puissantes cascades dont l'eau remonte au lieu de descendre.

Voir les chutes 

L'afflux maximum de visiteurs se fait en été, lorsque l'on peut admirer le spectacle des chutes du Niagara de jour comme en soirée. Du côté canadien, des projecteurs illuminent les deux côtés des chutes du crépuscule à minuit.

 

Un homme et une femme, du côté canadien des chutes, vers 1858

 

Du côté américain, les chutes du Niagara peuvent être admirées des chemins de randonnées ou de la tour d'observation de Prospect Park. Près de là, les sentiers des Cavernes des Vents mènent les randonneurs par un escalier de quelques trois cents marches jusqu'à un point situé sous les Chutes du Voile de la Mariée. Les Niagara Scenic Trolley (« tramways pittoresques du Niagara ») offrent également des circuits guidés le long des chutes américaines.

 

Point de vue en bas des chutes

 

Du côté canadien, le Parc de la Reine Victoria présente des jardins travaillés, et des terrasses offrant une vue sur les chutes américaines et du Fer à Cheval. En souterrain, un chemin mène dans des chambres d'observations qui donnent l'illusion d'être à l'intérieur même des chutes. Le point d'observation de la tour Skylon, située non loin de là, offre le point de vue culminant sur les chutes, et dans la direction opposée, permet de voir aussi loin que Toronto. C'est, avec la tour Konica Minolta l'une des deux tours canadiennes avec vue sur les chutes. Le long de la rivière Niagara, le Niagara River Recreational Trail (chemin récréatif de la rivière Niagara) parcourt les 56 km séparant Fort Erie de Fort George, et présente de nombreux sites historiques de la guerre de 1812.

 

Les chutes du Niagara, de nuit

 

Les croisières Maid of the Mist nommées d'après un personnage de la mythologie indienne Ogiara, transportent des passagers dans les tourbillons derrière les chutes depuis 1846. Les téléphériques espagnols, construits en 1916 d'après les plans de l'ingénieur espagnol Leonardo Torres y Quevedo, sont des téléphériques qui transportent des passagers au-dessus du tourbillon, derrière les chutes du côté canadien.


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I
<br />                                              Bonjour René<br /> <br />                      ahh les chutes du Niagara est un site superbe !!<br />                               passes une bonne journée. :0059:<br /> <br /> <br />                                      <br /> <br /> <br />
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C
<br /> Superbe, j'adore (pas les chutes, ce tableau) <br /> <br /> Bisous et habille toi au travail, loooooooooooooooollllllllllllllll <br /> <br /> <br />
C
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C
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C
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C
<br /> Excellent <br /> <br /> <br />