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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Histoire de la photographie (1).

Publié le 29 Août 2009 par CHOMOLANGMA


source Wikipédia

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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.


La photographie pouvant être considérée comme une technique propre à supplanter le dessin ou la peinture pour représenter le monde qui nous entoure, son invention nécessitait, d'une part la réalisation d'un dispositif optique permettant la création de l'image, et d'autre part de fixer cette image sur un support pérenne par un processus chimique irréversible.

Par ailleurs les usages de cette technique a évolué, et sa dimension artistique a notamment été reconnue.


La photographie comme technique

À l'époque de la Renaissance, les peintres italiens commencent à découvrir les lois de la perspective. Pour simplifier le tracé de leurs paysages, ils utilisent deux appareils optiques qui permettent de projeter sur une surface une image d'un paysage ou d'un objet : la chambre claire et la chambre noire (voir l'article Chambre noire).

Cette dernière était déjà connue par Aristote (384-322 av. J.-C.), par le savant perse Ibn Al-Haytham (965-1038) et par Léonard de Vinci (1452-1519) ; on peut la considérer comme l'ancêtre des appareils photographiques. Elle est constituée par une boîte fermée, étanche à la lumière, dont une des faces est percée d'un tout petit trou, le sténopé. L'image inversée d'un objet éclairé placé à l'extérieur devant le trou se forme sur la paroi opposée.

Elle fut employée par de nombreux artistes, dont Giambattista della Porta, Vermeer, Guardi et Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto, qui l'utilisa notamment pour mettre en perspective ses célèbres paysages des canaux de Venise.


La chambre noire

Les visiteurs du physicien italien Giambattista della Porta (1535 ?- 1615) auraient été effrayés en voyant sur le mur l'image des petits personnages se déplaçant la tête en bas. Pris de panique, ils se seraient précipités hors de la pièce. Della Porta a été accusé de sorcellerie. Della Porta voulut divertir ses invités en leur faisant découvrir une camera obscura c'est-à-dire la chambre noire en latin.

Celle-ci peut produire un effet spectaculaire, bien que son principe de fonctionnement soit simple. Quand la lumière pénètre par un trou minuscule dans une boîte ou une pièce obscure, une image inversée et renversée de l'extérieur est projetée sur la paroi opposée. Ce que les invités de Della Porta ont vu n'était rien de plus que les acteurs qui jouaient dans la pièce voisine. Ce qu'on appelle maintenant la chambre noire était l'ancêtre de l'appareil photo moderne.

La chambre noire n'était pas une nouveauté à l'époque de Della Porta. Aristote (-384 - -322 av. J.C.) avait observé le principe selon lequel elle fonctionnerait. Alhazen, un savant arabe du Xe siècle, en avait donné une description détaillée, et les carnets du célèbre Léonard de Vinci, au XVème siècle, en faisaient aussi mention. Au XVIème siècle, la netteté de l'image s'est améliorée avec l'introduction de la lentille. De nombreux artistes ont d'ailleurs utilisé cet accessoire de façon à rendre avec plus d'exactitude la perspective de l'échelle. Pourtant, malgré de multiples tentatives, il a fallu attendre le XIXème siècle pour obtenir une image permanente.


Camera obscura


Giambattista della Porta


L'objectif


Le principal inconvénient du sténopé est son manque de luminosité. En effet, la définition de l'image produite, c'est-à-dire la finesse des détails, est en fonction de la dimension du trou. Pour obtenir une image suffisamment détaillée celui-ci doit être le plus petit possible ; mais alors il ne passe que très peu de lumière et l'image est peu visible. Une lentille de verre, qui peut focaliser les rayons lumineux, améliore les performances du sténopé : le diamètre de l'ouverture étant plus important, on admet davantage de lumière et l'image est plus claire.

Le dispositif physique permettant de créer l'image étant inventé, il restait une étape importante à franchir : comment faire en sorte que la vision fugitive créée par la lumière dans la chambre noire se transforme en une image véritable, stable et durable comme un dessin ou une peinture. Autrement dit, comment supprimer le travail du dessinateur ou du peintre, avec tout ce qu'il suppose d'interprétation personnelle, d'erreurs et d'imprécisions, et faire exécuter ce travail automatiquement par la lumière elle-même ?

La chimie photographique


La découverte de l'action des rayons lumineux sur une surface sensible est attribuée aux
alchimistes du Moyen Âge, qui connaissaient les propriétés du chlorure d'argent, sensible à la lumière. Elle fut suivie durant les XVIIe et XVIIIe siècles par diverses recherches (Schulze,Beccaria, Wegwood).

La première image photographique


Au début du
XIXe siècle Joseph Nicéphore Niépce (1765-1833) réussit à obtenir et conserver une image due à l'action de la lumière. Dès 1812, il parvint à obtenir en lithographie des négatifs (grâce au chlorure d'argent) et des positifs (avec du bitume de Judée), mais ces images ne sont pas stables.

En 1819, John Herschel décrit les propriétés de l'hyposulfite de sodium qui deviendra lefixateur de Mijus.

La plus vieille photographie, datée de 1825, est une reproduction par Niépce d’une gravure hollandaise représentant un petit cheval et non, comme on a longtemps cru, la vue de sa propriété de Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire) : en 1826 il plaça une plaque d'étainrecouverte de bitume dans une chambre noire, face à une fenêtre de sa propriété. Il l'a exposée ainsi pendant huit heures. Cela format une image floue – mais maintenant très connue – d'un bâtiment, d'un arbre et d'une grange.

Voulant affiner sa méthode, Niépce s'est associé, en 1829, à un entrepreneur dynamique nommé Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851). À partir de 1829, Daguerre a commencé véritablement ses travaux en chimie en utilisant l'iode découverte par Bernard Courtois. Jacques Daguerre a accompli des progrès importants dans les années qui ont suivi la mort de Niépce, survenue en 1833. Les vapeurs d'iode sont utilisées comme agent sensibilisateur sur une plaque de cuivre recouverte d'une couche d'argent polie. La réaction entre l’iode et l’argent produit de l’iodure d’argent, une substance qui s'est révélée être plus sensible à la lumière que le bitume. Par hasard, il a découvert, que si une plaque qui avait été exposée, était traitée aux vapeurs de mercure, l'image latente apparaissait nettement.

À partir de ce moment-là, le temps d'exposition se réduit considérablement. Plus tard, Daguerre a conscience qu'en trempant la plaque dans une solution saline il pouvait empêcher que l'image se noircisse avec le temps.

Arago présente la découverte à l'Académie des sciences en 1839 et Daguerre la commercialise sous le nom de « daguerréotype ». L'État français l'acquiert contre une rente viagère, puis en fait « don au monde ».

Cependant toutes ces images ne pouvaient être produites qu'en un seul exemplaire à la fois, leur qualité était aléatoire, et elles nécessitaient des temps d'exposition de plusieurs dizaines de minutes, ce qui rendait très difficile la réalisation de portraits.


Première photographie connue, prise par Niépce en 1825 avec le procédé de l'héliographie, représentant une gravure du XVIIe siècle montrant un homme menant un cheval.


Nicéphore Niépce


Le daguerréotype


En 1839, quand l'invention de Daguerre - le daguerréotype - a été présentée au public, elle a reçu un accueil des plus enthousiastes. Dans son Histoire de la photographie, le spécialisteHelmut Gernsheim déclare : « il est probable qu'aucune invention n'a autant exalté l'imagination du public et n'a conquis le monde en une vitesse aussi fulgurante que le Daguerréotype. » Un témoin écrit : « Une heure après, toutes les boutiques étaient prises d'assaut. Mais il n'a pas été possible de rassembler assez d'instruments pour satisfaire la marée des daguerréotypeurs en herbe. Quelques jours plus tard, on pouvait voir sur toutes les places de Paris, face aux églises et aux palais, des chambres noires montées sur leur trépied. Tous les physiciens, chimistes et intellectuels de la capitale polissaient des plaques argentées. Même les épiciers prospères n'ont pas pu se refuser le plaisir de sacrifier un peu de leurs ressources sur l'autel du progrès, en les laissant se volatiliser avec de l'iode et fondre dans les vapeurs de mercure. »

La presse parisienne n'a pas tardé à nommer cette mode de « daguerréotypomanie ». Devant la qualité remarquable des daguerréotypes, Sir John Frederick William Herschel, un scientifique britannique a écrit : « On peut sans exagérer, les qualifier de miraculeux ». Honoré de Balzac, puis Théophile Gautier et Gérard de Nerval ont été jusqu'à qualifier de cette invention de pouvoirs magiques. Cependant, tout le monde n'a pas fait bon accueil à cette invention. En 1856, le roi de Naples a interdit la photographie, peut-être parce qu'il la croyait liée au mauvais œil.

Par ailleurs, en voyant le daguerréotype, le peintre Paul Delaroche s'est exclamé : « À partir d'aujourd'hui, la peinture est morte ! » L'invention a causé une vive inquiétude parmi les peintres qui l'ont perçue comme une menace pour leur gagne-pain. Un commentateur a affirmé une autre de leurs craintes en ces termes : « La photographie est si rigoureusement fidèle à la réalité optique qu'elle risque de détruire la conception que chacun se fait de la beauté ». En outre, les images photographiques ont même été critiquées pour leur réalisme implacable qui a fait voler en éclats les illusions de la beauté et de la jeunesse dont on se berçait jusqu'alors.


Daguerre


Daguerréotype


L'invention du négatif


William Henry Fox Talbot (1800-1877) mène des recherches parallèles à celles de Niépce et Daguerre à partir de 1833 et est persuadé d'avoir inventé la photographie. En 1840, il invente la « calotypie », procédé négatif-positif qui permet la diffusion multiple des images. Suivent d'autres recherches qui, petit à petit, permettent d'améliorer la qualité des images, la sensibilité à la lumière des surfaces sensibles et de simplifier la procédure de prise de vue :1847 « procédé à l'albumine » (Claude Félix Abel Niépce de Saint-Victor, cousin de Nicéphore), 1850 « procédé au collodion humide » et 1851 « ambrotypie » (Frederick Scott Archer (en)), 1852 « ferrotypie » (Adolphe-Alexandre Martin). Il ne faut pas non plus oublier les travaux négatif/positif sur papier de Hypolite Bayard, photographe français (contemporain de Fox Talbot), qui publia en 1839 le premier autoportrait (le noyé-suicide). Niépce, Daguerre et Talbot n'ont cependant pas été les seuls à revendiquer la paternité de la photographie. Après l'annonce de Daguerre en 1839, au moins 24 hommes, de la Norvège au Brésil, ont fait de même.


William Talbot

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