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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Muscadet (AOC) (1).

Publié le 29 Août 2011 par CHOMOLANGMA in SOCIÉTÉ-Alimentation et gastronomie

Muscadet (AOC)
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Pays nantais
Galissonnière Muscadet 2007.jpg
Muscadet-sèvre-et-maine sur lie.
Désignation(s) Pays nantais
Appellation(s) principale(s) muscadet
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 1937
Pays Drapeau : France France
Région parente vallée de la Loire
Régions viticoles
vallée de la Loire
Gros-plant-du-pays-nantais (AOVDQS)
Localisation Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Vendée
Climat Climat tempéré océanique
Superficie plantée 13 000 hectares
Cépages dominants Melon (ou Melon de Bourgogne)
Vins produits Vin blanc
Production 727 000 hectolitres (1999)1
Pieds à l'hectare 6 500 à 7 500 pieds/ha
Rendement moyen à l'hectare 65 à 78 hl/ha pour le muscadet
55 à 66 hl/ha pour le muscadet sur lie2

 

 

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Le muscadet est un vin blanc sec d'appellation d'origine contrôlée produit principalement dans la Loire-Atlantique au sud de Nantes et débordant partiellement sur le Maine-et-Loire et la Vendée. Ce vin du vignoble de la vallée de la Loire est issu d'un cépage unique, le melon de Bourgogne. Cette appellation est classée AOC depuis 1937 et couvre une superficie de 13 000 hectares.

Le vignoble du muscadet comporte plusieurs appellations : le muscadet-sèvre-et-maine, le muscadet-côtes-de-grandlieu, le muscadet-coteaux-de-la-loire et le muscadet sans dénomination particulière. Le muscadet est un vin sec aux arômes floraux et fruités qui peut être élevé sur lie d'où il tirera une légère effervescence dite « perlante ». Ce vin s'accorde particulièrement bien avec les fruits de mer.



Histoire 


De l'Antiquité à la Renaissance 


La tradition de la viticulture, dans la région nantaise où est produit le muscadet, date d’un décret de l’empereur romain Probus dont les soldats plantèrent les premières vignes sur le territoire3,4.

La viticulture s'y est développée au cours du Moyen Âge sous l’impulsion des moines des abbayes du Pays nantais, dont Saint-Martin-de-Vertou et Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Ces vignes produisaient des vins acides qui ne pouvaient être comparés aux « vins d'amont » venus d'Anjou et de Touraine.

Au XVIIe siècle, sous la pression des courtiers hollandais, recherchant ces petits vins pour l'alambic, le vignoble va connaître un grand développement : jusqu'à la Révolution française la Bretagne fait partie des « provinces réputées étrangères » (avec la Guyenne, la Saintonge, le Languedoc, la Provence, le Dauphiné, le Lyonnais, la Flandre et l'Artois) ce qui fait que les traites (taxes sur les marchandises) sont levées à ses frontières, notamment à la barrière d'Ingrandes sur la Loire5. Ainsi, les vins du pays nantais, exportés depuis le port de Nantes, sont moins chers que leurs voisins angevins ou tourangeaux6.

Période moderne 

 

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Il est suggéré que Louis XIV ordonna la plantation du melon de Bourgogne après les gelées dévastatrices du « Grand Hiver » de 1709.
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Dès 1635, le mot « muscadet » est attesté dans un document du village de Gorges7. Par la suite, le cépage Melon fut introduit dans cette région viticole car il se révèlait plus résistant au froid8. Les origines exactes du vin de Muscadet, et son association avec le Melon de Bourgogne sont peu claires.

Un domaine proche de Nantes, le château de la Cassemichère, soutient que les premiers vins issus de melon de Bourgogne utilisés pour produire du muscadet furent transportés de Bourgogne et plantés dans le vignoble nantais en 17409.

Cependant, la plupart des ampélographes pensent que le cépage melon de Bourgogne fut introduit dans le Pays nantais au XVIIIe siècle par des marchands hollandais.

L’expert français en viticulture, Pierre Galet, suggère que Louis XIV ordonna lui-même la plantation du melon de Bourgogne après les gelées dévastatrices du « Grand Hiver de 17099 ». Le cépage fut introduit dans cette région viticole car il se révélait plus résistant au froid8.

Période contemporaine


XIXe siècle 


La fin du XIXe siècle voit le vignoble nantais (muscadet et gros-plant) touché par le phylloxéra comme la plupart des vignobles français. Ce puceron importé accidentellement d'Amérique vers 1860 dévore les racines de la vigne et provoque la mort du cep. Un seul traitement se révèle efficace : le greffage. Cette technique consiste à fixer un greffon de vigne melon de Bourgogne (pour le muscadet) sur un porte-greffe, plant américain résistant à l'insecte térébrant10. Des pépinières viticoles sont créées à partir de 1889 et le greffage est enseigné dans les écoles11.

XXe siècle 


Au XXe siècle, le muscadet n'est plus aussi en faveur dans le monde viticole ; on le taxe de vin homogène et simple. La fin du XXe siècle voit son retour au premier plan dans sa région de production avec des producteurs expérimentant de nouvelles techniques de vinification pour amener plus d’arôme et de complexité dans le vin. Les années 1980 voient un essor dans l’utilisation de barriques en chêne pour la cuvaison et la fermentation sur lie. Les années 1990 introduisent l’utilisation de la technique de la macération avant la fermentation. Ces différentes techniques amènent une grande diversité de style et de qualité du muscadet12.

Étymologie 


C’est au domaine de l’Oiselinière à Gorges que l'on trouve le plus ancien parchemin daté de 1635, mentionnant l’existence du plant « Muscadet13 ». L’origine de l’appellation « Muscadet » est une exception. En effet, les vins AOC sont nommés d’après leur région de production ou leur cépage (ce dernier cas pour les vins d’Alsace seulement). Or, le terme muscadet semble se référer à l’une de ses caractéristiques : un « vin qui a un goût musqué ». Cependant, l’expert en vin Tom Stevenson note que le muscadet n’est pas beaucoup musqué comme le pourrait être un vin issu de Muscat9.

Le Muscadet est aussi connu sou le nom de "vin de Vallet". Ainsi dans le tome 16 de 1908 du Journal d'agriculture pratique :

«  Les voyageurs qui visitent les villes de la Loire maritime, Nantes ou Saint-Nazaire, n'ont pas manqué d'être frappés de la fréquence des enseignes : "Au bon vin de Vallet" ou "A la renommée du vin de Vallet". À table d'hôte, ils ont entendu réclamer encore ce même vin. Cela équivaut au vin blanc doux de Seyssel ou à la clairette de Die, chers aux Lyonnais, avec quelque chose de plus cependant. Le vin de Vallet est pour la Bretagne nantaise une sorte de gloire nationale. Sans mériter des éloges dithyrambiques qui associeraient le vallet aux sauternes, ni même aux graves, ce vin est délicat, parfumé, et volontiers se laisse boire ; j'ai connu des Méridionaux convaincus de la supériorité de leurs vins, et qui s'extasiaient devant le bouquet de ce liquide breton ; ils s'émerveillaient bien plus encore lorsqu'ils traversaient le vignoble et constataient qu'il y avait vraiment de la vigne, beaucoup de vigne, depuis la côte de Pornic jusqu'à l'Anjou, et aussi sur les pentes de la Loire tournées vers le Sud : Sillon-de-Bretagne, collines d'Ancenis. Ce vignoble, particulièrement dense au sud de Nantes, sur les deux rives de la Sèvre nantaise et jusqu'au lac de Grand-Lieu, puis autour de cette vaste nappe d'eau, frappe par un aspect particulier, bien différent de celui des vignes du Sud-Ouest, du Centre et de l'Est. Il n'a pas d'échalas et, par là, rappellerait les plantations du Languedoc et de Provence, si les lignes n'étaient aussi serrées. Cependant, sur bien des points, on commence à diriger les plants sur fil de fer14. »

Un réglement édité par Charles VI en 1415 mentionne le commerce du vin de Muscadet, aussi écrit Musquadet :

«  Et entant qu il touche les autres tavernes que il fault crier en ladicte ville tant de Garnache Malvoisie vin de Lieppe vin d'Osoye vin Bastart vin de Rosette vin de Muscadet comme tous autres vins estrangers lesdis crieurs auront pour les crier quatre solz parisis pource que ilz les crieront par tous les carrefours et es hostelz royaulz de ladicte ville de Paris. »

— Des crieurs de vins et de corps, Février 1415, Réglement général de police pour la juridiction du prévôt des marchands et échevins de Paris, et établissement de plusieurs offices pour la surveillance des ports et marchés de la même ville (C.L.X., 257.)15

Situation géographique 


Orographie 


Le vignoble du Muscadet est implanté sur différents terroirs viticoles allant des faibles coteaux longeant les rivières aux collines vallonnées et aux plats pays fertiles le long de l’estuaire de la Loire.

 

 

 

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Vignobles de la vallée de la Loire.
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Géologie 


Au nord-est, affleurent des terrains ordoviciens à carbonifères16. Au sud-ouest, se trouvent des formations métamorphiques précambriennes à hercyniennes, formant la dépression du lac de Grand-Lieu16. Des dépôts éocènes forment quelques buttes sporadiques, et un large placage de formations marines du Pliocène couvre cette zone du sud16.

Dans tout le territoire du Muscadet, les sols drainent très bien, ce qui est nécessaire dans une région aussi humide que le Pays nantais. Les terrains primaires sont, tour à tour, sableux, schisteux et granitiques17. Le sol du muscadet AOC sans dénomination est à prédominance limoneux et sableux. Le sol du Muscadet-Sèvre et Maine est riche en magnésium et potassium, est constitué d’argile, grave et sable. Le sous-sol est quant à lui constitué de gneiss, schiste, granite et pierre volcanique. Le sol du Muscadet-Coteaux de la Loire a une forte concentration de schiste et le sol du Muscadet-Côtes de Grandlieu est un mélange de granite et schiste9.

Climatologie 


Le secteur géographique couvert par la zone de l'AOC est principalement sous influence d'un climat tempéré océanique. L'influence de ce climat est largement facilitée par l'estuaire de la Loire et l'absence de relief notable18. Les hivers sont doux (min --5 °C / max 10 °C) et pluvieux. Quoique relativement beaux et doux également (min 17 °C / max 35 °C), les étés connaissent chaque année au moins un épisode caniculaire de quelques jours. Sur l'ensemble de l'année, les pluies sont fréquentes mais peu intenses. Les précipitations annuelles sont d'environ 820 mm19 et peuvent fortement varier d'une année à l'autre. Les chutes de neige y sont exceptionnelles.

Climatologie de Nantes sur la période 1961 - 1990 :

 

 

 

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mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,4 2,8 4,0 5,9 9,0 11,9 13,9 13,5 11,8 8,9 5,1 3,0 7,7
Température moyenne (°C) 5,4 6,2 8,1 10,4 13,6 16,9 19,1 18,7 16,8 13,1 8,6 6,0 11,9
Température maximale moyenne (°C) 8,4 9,6 12,2 14,9 18,2 21,9 24,4 24,0 21,8 17,3 12,0 9,0 16,1
Ensoleillement (h) 72 99 148 187 211 239 267 239 191 140 91 70 1 956
Humidité relative (%) 88 84 80 77 78 76 75 76 80 86 88 89 81
Précipitations (mm) 86,6 70,2 69,1 49,9 64,1 45,0 46,4 44,8 62,2 79,2 86,9 84,1 788,5
Nombre de jours avec pluie 12,8 11,0 11,1 8,9 11,0 7,7 6,7 7,0 8,4 10,4 11,1 11,5 117,6
dont nombre de jours avec pluie ≥ 5 mm 6,1 4,8 4,9 3,6 4,5 2,9 2,7 3,1 3,9 5,0 6,2 6,1 53,7
Source : Relevés 1961-1990

 

Vignoble


Présentation 


Ce vignoble en AOC comprend 13 000 hectares, exploités exclusivement en vin blanc. Il est implanté principalement dans la partie sud de la Loire-Atlantique, et dans quelques communes de Vendée et du Maine-et-Loire.

Le vignoble du Muscadet comporte plusieurs appellations.

Muscadet-sèvre-et-maine 

 

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Zone de l'appellation muscadet-sèvre-et-maine.
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Article détaillé : muscadet-sèvre-et-maine (AOC).
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L’appellation muscadet-sèvre-et-maine est la plus notable et la plus productive du vignoble du muscadet, engendrant un peu plus des deux-tiers de la production totale de muscadet. Cette appellation est plus produite qu’aucune autre AOC de la vallée de la Loire. Située au sud-est de Nantes, elle tire son nom des deux rivières, la Sèvre nantaise et la Maine qui arrosent ce territoire formant pour l'essentiel le « Vignoble nantais ». Son sol est composé majoritairement de granite et de schiste, comme aux alentours de Saint-Fiacre-sur-Maine et d’argile comme à Vallet12. Environ 45 % du vin Muscadet-Sèvre-et-Maine est élevé sur lies lui donnant une texture perlante. Ce vin est souvent charpenté et se caractérise par un arôme fruité et une sensation d'acidité9 due au gaz carbonnique naturellement présent dans le vin.

Ce muscadet, défini par le décret du 9 octobre 1936, couvre une superficie de 8 800 hectares sur vingt-trois communes. Sa production annuelle est d'environ 418 000 hl. Le rendement moyen est de 55 hectolitres par hectare20.

Seuls ont droit à l'appellation les vins récoltés sur les territoires des21 :

Aigrefeuille-sur-Maine, Basse-Goulaine, La Chapelle-Basse-Mer, La Chapelle-Heulin, Château-Thébaud, Clisson, Gorges, La Haie-Fouassière, Haute-Goulaine, Le Landreau, Le Loroux-Bottereau, Maisdon-sur-Sèvre, Monnières, Mouzillon, Le Pallet, La Regrippière, Saint-Fiacre-sur-Maine, Saint-Julien-de-Concelles, Saint-Lumine-de-Clisson, Vallet et Vertou.

Saint-Crespin-sur-Moine et Tillières.

 

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