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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Marseille (3).

Publié le 10 Février 2012 par CHOMOLANGMA in FRANCE-Départements-régions-provinces historiques

 

 

L'essor des XVIIe siècle et XVIIIe siècle  

 

 


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Plan de Marseille en 1720.

 

 

 

Le centre-ville se transforme dès le milieu du XVIIe siècle et les premiers aménagements encore modestes de cours, places et avenues aux façades classiques ordonnancées d'après les projets de Pierre Puget, hors des murailles médiévales notamment en direction de la fameuse Canebière, qui ne deviendra cependant la grande artère qui descend jusqu'au Vieux Port qu'à la fin du XVIIIe siècle. Elle devient dès lors le centre des affaires.

Article détaillé : Peste de Marseille.

L'année 1720 voit cependant l'arrivée de la peste qui va porter un rude coup à la démographie de la cité (38 000 victimes sur 75 000 habitants)[36]. L'évêque de l'époque consacra alors Marseille au Sacré-Cœur [37].

En dehors du centre ville, l'agglomération marseillaise comporte un paysage structuré de bastides. Dans le même temps, Marseille, qui possède la plus ancienne Chambre de commerce de France (fondée en 1599), acquiert la notoriété d'un port mondial. Avec ce grand essor du commerce moteur de l'économie marseillaise, la démographie explose et situe désormais Marseille au 3e rang des villes françaises.

 


Article détaillé : Bourgeoisie de Marseille.

Marseille sous la Révolution et l'Empire

 

 

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Marche des Marseillois chantée sur diferans theatres

En 1792 .

 

 

 

 

Il faut attendre la Révolution française et l'uniformisation du territoire français (langue, monnaie, droit) pour que Marseille perde cette spécificité qu'elle a toujours tenté de conserver. Ce n'est sans doute pas pour rien que le chant révolutionnaire de Rouget de Lisle plut aux Marseillais et fut appelé la Marseillaise. Pendant la Convention, l'esprit contestataire de la ville lui fit perdre son nom : elle fut rebaptisée, pendant 4 semaines, « La Ville-sans-nom », Lyon connut le même sort.


La Marseillaise  

Rouget de Lisle, jeune officier du Génie, a composé à Strasbourg le « Chant de guerre de l'Armée du Rhin ». Cet hymne, qui a été édité, est parvenu à Marseille qui a accueilli la Révolution avec enthousiasme. La ville, envoyant à Paris 500 volontaires, leur offre un banquet, au cours duquel un certain François Mireur chante l'œuvre venue d'Alsace. Elle soulève l'enthousiasme et les assistants la reprennent en chœur. Quand ils défilent dans les rues de Paris leurs voix chaudes de Méridionaux, qui lancent à toute volée les strophes enflammées, électrisent la foule. Le nouvel hymne trouve aussitôt son nom : c'est « la Marseillaise ». Une plaque commémorative de Rouget de Lisle est visible rue Thubaneau au centre de Marseille.


Marseille au XIXème et XXème  
Port des colonies  

En 1773, Jean-Baptiste Grosson, notaire royal et homme cultivé, qui s'intéressa beaucoup à l'histoire de sa ville natale, et publia de 1770 à 1791 l' Almanach historique de Marseille, fit paraître un ouvrage intitulé « Recueil des antiquités et des monuments marseillais qui peuvent intéresser l’histoire et les arts », qui fit longtemps référence pour l'histoire des monuments de la ville de Marseille. Tout au long du 18 ème siècle les Marseillais se lanceront dans la traite négrière,échangeant avec les peuples africains produits finis(tissu,verroterie,arme à feu) contre esclaves, ces esclaves sont reéchangés en Amérique contre argent ou produits tropicaux(sucre,coton, vanille).Bien que tragique ce commerce sera bien inférieur à celui de Nantes et de Bordeaux.

Le XIXe siècle, avec son cortège d'innovations industrielles (dont l'apparition de la navigation à vapeur), la fin de la piraterie barbaresque, les conquêtes de la France dès 1830 puis le percement du canal de Suez, stimula le commerce maritime et la prospérité de la ville qui passa d'environ 300 000 habitants en 1870 à environ 600 000 habitants en 1940.

Par voie de conséquence, la zone portuaire déborde de son périmètre historique (le Vieux-Port) et s'étend à partir de 1844 aux rivages Nord : les actuels bassins de la Joliette sont ouverts en 1853, ceux du Lazaret et d'Arenc en 1856.

La banque de Marseille la plus réputée est alors celle fondée par Pierre Pascal II au début de l'Empire.

Marseille célébra cette richesse à travers les expositions coloniales de 1906 et 1922 qui connurent un vif succès. L'arrivée de plusieurs centaines de milliers de rapatriés d'Algérie traumatisés en 1962 marqua l'esprit de la ville.


Les grands chantiers du XIXe siècle


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Le quai de la Joliette et les Messageries maritimes dans les années 1890.

 

 

 

L'accroissement territorial et démographique de la ville est à l'origine d'un chantier majeur du siècle : l'adduction des eaux de la Durance, décidée dès 1834 par le maire Maximin Consolat ; cette mesure s'impose d'autant plus que sévissent cette année-là une grande sécheresse et une épidémie de choléra. La construction par 5 000 ouvriers du Canal de Marseille, long de 87 km, demande onze ans de travaux, et l'eau de la Durance arrive le 8 juillet 1847 à Marseille. En 1862, afin de commémorer cet événement, l'architecte d'origine nîmoise Henry Espérandieu (1829-1874) est chargé de réaliser un vaste monument « à la gloire de l'eau » ; c'est le Palais Longchamp, qui sera inauguré en août 1869.

Ce dernier avait également édifié la basilique de Notre-Dame de la Garde à partir de 1853 (elle fut consacrée en 1864) et intervient aussi sur le grand chantier de construction de la nouvelle cathédrale de La Major sur les quais de la Joliette. Il réalisera également de 1864 à 1874 le palais des Arts situé place Carli et participera à la construction de la monumentale préfecture .

L'autre grand chantier du siècle est, comme partout en France à cette époque, lié à l'arrivée du chemin de fer. Marseille est reliée à Avignon au début de l'année 1848, à Lyon en 1854, à Paris en 1857. La gare terminus, établie sur la butte Saint-Charles, fit l'objet de nombreux remaniements et aménagements jusqu'à la fin du siècle[38].

En 1871, pendant le soulèvement de la Commune de Paris, la ville connut une insurrection similaire qui dura quinze jours. La préfecture fut bombardée et le chef des insurgés, un avocat modéré, Gaston Crémieux, fusillé six mois plus tard, au Pharo.

En 1884 sévit une nouvelle épidémie de choléra.

En 1891 début des travaux d’un réseau d’égouts aboutissant au grand collecteur.


Les cahots de l'entre-deux-guerres  

La ville élit Siméon Flaissières qui conduit une politique de socialisme municipal.

En 1938, Marseille connut le terrible incendie du magasin les Nouvelles Galeries qui ravagea quelques immeubles sur la Canebière. Face à l'indiscipline des Marseillais et l'incapacité des pompiers à faire régner l'ordre pour procéder aux secours, Édouard Daladier qui était présent pour un congrès et hébergé dans l'hôtel de Noailles faisant face aux Nouvelles Galeries en flammes, déclara : « N'y a-t-il donc personne pour faire régner l'ordre dans cette ville ! »

Le gouvernement décida que la ville serait dorénavant protégée par une unité de pompiers militaires de la marine nationale et créa en juillet 1939 par un décret loi, le bataillon de marins pompiers de Marseille.

La ville ayant par ailleurs de lourds problèmes financiers, Marseille fut mise sous tutelle et dotée d'un administrateur extraordinaire jusqu'à la libération en 1944.


La Seconde Guerre mondiale

 

 
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Dynamitage du quartier du Vieux-Port janvier 1943.

 

 

 

À la suite du débarquement américain en Afrique du Nord, Marseille se retrouve occupée par l'armée allemande le 12 novembre 1942, comme le reste de la Zone sud. La ville souffrira grandement de l'occupation, et en particulier, lors de la « rafle de Marseille », le quartier du Panier au nord du Vieux-Port qualifié de quartier criminel par les nazis. Dans la nuit du 22 au 23 janvier 1943, plusieurs milliers de personnes sont arrêtées, et deux jours plus tard, le 24 janvier, le général SS Oberg, assisté du préfet René Bousquet ordonne aux habitants du quartier du Vieux-Port d'évacuer leur domicile dans les deux heures, avec 30 kg de bagages. 30 000 personnes sont expulsées. Dans les deux semaines qui suivent, 1 500 immeubles sont dynamités, laissant un champ de ruines jusqu'à la Libération.

Marseille subit également plusieurs alertes aériennes. Le bombardement américain du 27 mai 1944 est particulièrement dévastateur et cause près de 2 000 victimes.

Le 15 août 1944 a lieu le débarquement en Provence. À cette occasion l'occupant fait sauter les installations portuaires : plus de 200 navires sont coulés et le célèbre pont transbordeur détruit.

Les FFI de Marseille (et parmi eux Gaston Defferre) préparent la libération de la ville. Le lundi 21 août, ils lancent l'insurrection accompagnée d'un mot d'ordre de grève générale. Mais mal armés et peu nombreux, leur position est critique jusqu'à l'arrivée des tirailleurs algériens du général de Monsabert qui pénètrent dans Marseille le mercredi 23. Les combats avec l'armée allemande se poursuivront plusieurs jours, jusqu'à la capitulation du général Schaeffer le 28 août. Le 29, le général de Lattre assiste au défilé de l’armée d'Afrique sur la Canebière.


Depuis 1950

Marseille connut une période économique très difficile à partir des années 1950 avec l'indépendance progressive des colonies françaises puis dans les années soixante-dix, la crise qui mit à mal sa structure industrielle.

À la fin du XXe siècle, la ville commence à prendre un nouveau départ et s'engage dans de très importants travaux de restructurations urbaines, impulsés en particulier grâce au programme Euroméditerrannée.


Démographie  

Pour la répartition de la population par Arrondissements : Arrondissements de Marseille

Après une grave crise dans les années 1970 et 1980 (due en partie à la fermeture du canal de Suez) qui a vu la population passer de plus de 900 000 à moins de 800 000 habitants (malgré un solde naturel assez positif), l'État et les autorités marseillaises décidèrent dans les années 1990 et 2000 de relancer l'économie de la ville : le programme Euroméditerranée est un vaste programme visant à attirer les entreprises et s'accompagnant d'une importante réhabilitation urbaine dans les quartiers du centre ville jouxtant le port autonome. Suivant le dernier recensement, la ville gagne à nouveau des habitants avec une croissance supérieure à la moyenne nationale[39].

Deuxième commune de France avec presque 840 000 habitants, Marseille est aujourd'hui la 2e unité urbaine du pays[40] (après Paris et devançant à peine Lyon) avec 1 349 772 habitants (1999), incluant Aix-en-Provence au nord, Martigues et Vitrolles à l'ouest et Aubagne à l'est. L'aire urbaine de Marseille est cependant la troisième de France après celle de Paris et juste en dessous celle de Lyon. L'agglomération marseillaise a même récemment absorbé la commune de Saint-Zacharie, qui fait partie du Var. Par contre La Ciotat, qui fait partie de la Communauté urbaine de Marseille, a été absorbé par l'unité urbaine de Toulon.

Voici ci-dessous, un tableau démographique du XXe siècle sur la ville de Marseille classé par date de recensement. Toutefois D'après l'INSEE les recensements entre 1926 et 1936 ont très largement surévalué la population légale de Marseille [41].

 


 

Évolution démographique


 

 

 

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
108 374 96 413 99 169 109 483 145 115 146 239 154 035 183 186 195 258
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
233 817 260 910 300 131 312 864 318 868 360 099 376 143 403 749 442 239
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
491 161 517 498 550 619 586 341 652 196 800 881 914 232 636 264 661 407
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
778 071 889 029 908 600 874 436 800 550 798 430 839 043 - -
Nbre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes - Sources : Cassini[42] et INSEE

 

 


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Évolution de la pyramide des âges de la ville de Marseille, comparaison entre l'année 1999 et 1982[43] :

 

 

 

 

Pyramide des âges en 1999 en nbre d'individus.
Hommes Classe d'âge Femmes
26 101  75 à plus  46 935
50 310  60 à 74  62 759
94 455  40 à 59  103 609
111 281  20 à 39  117 321
94 667  0 à 19  90 053
Pyramide des âges en 1982 en nbre d'individus.
Hommes Classe d'âge Femmes
20 674  75 à plus  41 309
53 812  60 à 74  67 501
100 430  40 à 59  104 691
127 672  20 à 39  128 124
116 413  0 à 19  110 225

 

 

 

Voici ci-dessous, le tableau général de l'évolution démographique de la ville de Marseille de 1968 à 1999.

 

Évolution démographique 1968-1999

 

 

 

 

  1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999 évolution 1968-1999
Naissances 90 546 78 294 89 401 94 900 353 141
Décès 67 320 67 067 72 903 78 934 286 224
Solde naturel 23 226 11 227 16 498 15 966 66 917
Solde migratoire -3 655 -45 391 -90 384 -18 086 -157 516
Variation absolue population 19 571 -34 164 -73 886 -2 120 -90 599
Sources des données : INSEE[44]

Le nombre total de ménages marseillais est de 346 820. Voici ci-dessous, les données en pourcentage de la répartition de ces ménages par rapport au nombre total de ménages.

 


Les Ménages

Ménages de : 1 personne 2 pers. 3 pers. 4 pers. 5 pers. 6 pers. ou +
Marseille 38 % 29,2 % 15,1 % 10,9 % 4,1 % 2,6 %
Paris 52,4 % 25,9% 10,5 % 7,1 % 2,7 % 1,4 %
Moyenne Nationale 31 % 31,1 % 16,2 % 13,8 % 5,5 % 2,4 %
Sources des données : INSEE[45]

En 2005, 44 % des ménages marseillais étaient propriétaires de leur résidence principale et 82% vivaient en appartement, 43% étaient mariés, 39% célibataires, 9% veufs et 9% divorcés[46].

 

 


Sociologie de Marseille

 


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Parmi les nombreux immeubles construits durant les années 1960 et 1970, le quartier de La Rouvière (9ème arrondissement) est une des copropriétés les plus peuplées de France(architecte : Xavier Arsène-Henry.

 

 

 

De forts contrastes sociaux  
Pour la répartition des revenus et du chômage par Arrondissements : voir Arrondissements de Marseille

En 2007, la moitié des Marseillais déclarait un revenu inférieur à 15 284 euros par unité de consommation (UC) nettement inférieur à celui de Lyon (19 810 euros) ou de Nice (16 701 euros), sans parler de Paris (23 408 euros) ni a fortiori du 7e arrondissement de la capitale (39 186 euros), et inférieur de 2 213 euros au revenu médian national[47].

La part des retraites et pensions et des bénéfices dans le revenu déclaré est plus élevée que dans les autres grandes villes françaises, et celle des salaires plus faible (60,9% contre 64,1% au plan de la France métropolitaine).

Marseille est, parmi les principales villes françaises, celle où l’éventail des revenus déclarés en 2007 est le plus large, puisque les hauts revenus y sont près de quinze fois plus élevés que les bas revenus, particulièrement faibles[48]. Le Vieux-Port et la Canebière constituent globalement une ligne de démarcation entre bas et hauts revenus, même si de nombreux arrondissements comptent à la fois des zones aisées et modestes. Les bas revenus se concentrent dans les arrondissements centraux 1e, 2e et 3e ainsi que dans les quartiers nord (13e, 14e, 15e et 16e arrondissements).

Le 3e arrondissement est le plus pauvre de toute la ville, avec à peine 7 316 euros de revenu fiscal médian par UC représentant le tiers du revenu médian du 8earrondissement. Les ménages du 2e arrondissement sont à peine moins pauvres, en approchant les 9 000 euros de revenu médian. Ceux des 1er, 14e et 15e sont inférieurs à 10 000 euros, respectivement 8 990 euros pour le 2e, 9 327 euros pour le 1er, 9 903 euros pour le 14e et 9 466 euros pour le 15e. Le revenu médian dans les 13e et 16e arrondissements est le plus élevé du groupe (approchant les 14 000 euros) mais reste inférieur à celui de la ville. Ces arrondissements se distinguent aussi des précédents par la présence de zones plus favorisées et sont plus disparates.

Les arrondissements où la population est la plus riche se trouvent au sud et à l’est : le revenu médian y dépasse les 19 500 euros. Le 8e est le plus riche, avec 22 718 euros par UC, suivi par le 7e (20 853 euros), le 12e (20 080 euros), et le 9e (19 898 euros).

Les ménages des 4e, 5e,10e et 11e arrondissements ont des revenus médians légèrement supérieurs à ceux de la ville, respectivement 16 390 euros pour le 4e, 16 524 euros pour le 5e, 16 005 euros pour le 10e et 16 330 euros pour le 11e. Le revenu médian du 6e arrondissement s'élève à 17 891 euros.

Au recensement 2006 le taux de chômage s'élevait à 18,23% (contre 11.1% pour la france métropolitaine)[49] . Aucun arrondissement n'était en dessous de 10%. Le record était détenu par le 3e arrondissement avec 32,38% suivi de près par le 2e avec 30,81% . Le 1er et le 15e dépassaient 25%, le 14e et le 16e dépassaient 20% et le 13e approchait 20%.

Les jeunes Marseillais de moins de 30 ans, parmi lesquels se trouvent de nombreux étudiants, ont le revenu médian par UC le plus faible, 12 812 euros, soit 4 937 euros de moins que ceux âgés de 50 à 59 ans, classe d'âge la plus riche. Les Marseillais de 30 à 39 ans, population en âge de travailler et d'acquérir un logement, ne sont pas beaucoup plus riches : la différence de revenus avec les moins de trente ans est d'à peine 776 euros. Par conséquent, les coûts de logement se trouvant parmi les plus chers de France, les jeunes marseillais et leurs familles ont de plus en plus de difficultés à se loger.


Marseille cosmopolite  

Marseille a toujours été le « carrefour du monde ». Ville grecque phocéenne à l'origine, elle a toujours eu des minorités (étrusques, ligures, celtes, salyens, romains). À l'époque romaine, point n'est besoin de sources pour déduire la multi-culturalité de ce débouché méditerranéen de la Gaule (cependant les sources existent). Pendant l'époque burgonde puis franque, la ville perd des habitants mais reste polyglotte et multi-ethnique dans un milieu globalement latin et provençal. À la fin du XVIIIe siècle, la moitié de la population n’était pas d’origine marseillaise : parmi les principaux groupes d’étrangers se trouvaient les Italiens (notamment Génois et Piémontais pour la majorité) ainsi que des Espagnols (dont de nombreux Catalans), Grecs ou Levantins.

La cité phocéenne a accueilli plusieurs groupes nationaux durant le seul XXe siècle : Italiens pauvres et Grecs à partir de la fin du XIXe siècle, Russes émigrés en 1917, Arméniens en 1915 et 1923, Espagnols après 1936 (guerre civile espagnole), Maghrébins (surtout Algériens) depuis l’Entre-deux-guerres, « Pieds-Noirs » en 1962, Africains (Comoriens : 50 000 en 1999[50]).

Marseille est la première ville corse de France, la seconde ville arménienne[51] et compte environ 200 000 musulmans[52](25 % de la population)[53], 90 000 juifs, 50 000 protestants et plus de 10 000 bouddhistes.

À la mort de Gaston Defferre en 1986, huit jeunes gens d’origines ethniques différentes furent chargés de porter son cercueil. Ce fut un symbole important dans une ville qui avait vécu une importante flambée raciste en 1973, après l'assassinat d'un traminot par un Algérien[54].

Dès 1990, sous l'impulsion du maire Robert Vigouroux, fut créée Marseille-Espérance. Cette structure associative regroupait des représentants des différentes communautés religieuses qui engageaient un dialogue non pas d’ordre théologique mais plutôt d’ordre social et culturel sur la gestion de la ville. Malgré le contexte peu favorable (crise des banlieues, problème du foulard, attentats terroristes, fort score électoral du Front national) ) Marseille-Espérance allait devenir une instance de régulation, toujours sollicitée à l’occasion d’événements locaux, nationaux ou internationaux risquant de provoquer des tensions communautaires.

Pour commémorer les 2 600 ans de la ville, toutes les composantes du cosmopolitisme local étaient réunies : 6 000 artistes de toutes les origines, affirmant leur fierté d’être Marseillais, proposèrent des spectacles aussi divers que des danses orientales, hip-hop, rap, chants provençaux, techno, percussions africaines, polyphonies corses ou variété française. Son succès fut rendu possible grâce à une forte mobilisation d’artistes, instituteurs, employés de mairie, tous bénévoles.

Les jeunes dans les quartiers, se rencontrent, vivent et agissent ensemble, se retrouvent une fois l'an à la Fiesta des suds (quatre concerts par soir, 25 000 m² de musique, de fête, deux salles de concerts). Ils sont « fiers d'être marseillais » et d'aimer l'OM malgré ses vicissitudes[55],[56].

De nombreuses fêtes de quartiers ont lieu, principalement au début et à la fin de l'été, et permettent à tous de se rencontrer : Fête du Panier, de La Plaine, de la Belle de Mai

Toutefois l'unanimité ne règne pas pour l'acceptation d'une Marseille « black, blanc, beur » : Le Front national a obtenu régulièrement à Marseille un nombre record de voix à toutes les élections précédant celles de 2007 où Nicolas Sarkozy a été élu par la majorité de la population votante. Ce résultat s'explique par les taux de criminalité et de chômage de la ville qui sont parmi les plus élevés de France métropolitaine.

 


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