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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Alfred Hitchcock (4).

Publié le 18 Mars 2011 par CHOMOLANGMA in ARTS De l'image(Cinéma-théâtre-BD-Photo)

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Article détaillé : Sueurs froides.
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Pour l'écriture de ce qui deviendra Sueurs froides (Vertigo, 1958)[120], il recourt, avant de se montrer satisfait du scénario, à pas moins de trois auteurs. Le dernier, Samuel Taylor, avouera plus tard qu'il avait travaillé sans lire ni le premier scénario, ni même le roman original, mais en se bornant à suivre les indications du réalisateur, ceci afin de se concentrer sur le personnage principal. Le réalisateur engage comme vedette masculine James Stewart. Pour l'interprète de l'obsédante jeune femme, Hitchcock souhaite d'abord engager Vera Miles, dont la prestation dans son film précédent s'était révélée excellente, mais celle-ci, qui est enceinte, est forcée de refuser. Dès lors, le studio lui trouve une remplaçante en la personne de Kim Novak, laquelle trouvera ici l'un de ses meilleurs rôles.

Bien qu'il soit centré sur un meurtre, Sueurs froides n'est pas à proprement parler un film policier, mais, selon les propres mots du réalisateur, « une histoire d'amour au climat étrange ». Stewart est « Scottie », un ancien enquêteur de la police souffrant d'acrophobie et devenant progressivement obsédé par une mystérieuse jeune femme (Novak), qu'il est amené à prendre en filature. Le vertige insurmontable et l'obsession de Scottie débouchent sur une tragédie. Par la suite, il rencontre une autre jeune femme qui ressemble étonnamment à la disparue. Le film se conclut sans happy end. La première a lieu en Espagne, lors du Festival de Saint-Sébastien[121],[122], où Hitchcock remporte la concha d'argent. Bien qu'il soit de nos jours souvent condidéré comme un classique, Sueurs froides se heurte toutefois, au moment de sa sortie, à des critiques négatives et à un accueil réservé de la part du public ; il marque la dernière collaboration entre James Stewart et le réalisateur[123]. Le film, pourtant, est aujourd'hui considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs films du réalisateur, et se retrouve notamment dans le peloton de tête du classement Sight & Sound des meilleurs films de la décennie ; il constituera par ailleurs, avec Psychose, l'un des points de référence privilégiés par Brian De Palma pour sa relecture cinématographique de l'œuvre hitchcockienne, dans les années 1970-1980.

En 1958, Hitchcock apprend que sa femme, Alma, est atteinte d'un cancer du sein. C'est ainsi qu'il apparaît l'année suivante dans Tactic, une émission de télévision consacrée à la prévention de ce type de cancer. Alma guérira grâce à un traitement expérimental[124].

 

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Cary Grant et Eva Marie Saint dans La Mort aux trousses (North by Northwest, 1959). L'amour pris au piège.
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Hitchcock, alors, a filmé dans de nombreuses régions des États-Unis[125]. À Sueurs froides[120] succèdent trois autres films à succès, tous reconnus comme faisant partie de ses meilleurs longs-métrages : La Mort aux trousses (North by Northwest, 1959)[126], Psychose (Psycho, 1960)[11] et Les Oiseaux (The Birds, 1963)[127]. Le premier reprend le thème du « Monsieur Tout le monde » pris dans un engrenage, injustement poursuivi, et contraint tant bien que mal de se disculper.

 

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Article détaillé : La Mort aux trousses.
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Bande-annonce de La Mort aux trousses.
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Le Mont Rushmore, ou plutôt sa maquette, décor de la scène finale de La Mort aux trousses.
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Dans La Mort aux trousses, Cary Grant joue le rôle de Roger Thornhill, un publicitaire de Madison Avenue qui n'a jamais eu maille à partir qu'avec sa mère excentrique, et qui, par un concours de circonstances, se trouve soudainement pris pour cible par une mystérieuse organisation. Il fait la connaissance d'une blonde séduisante, Eve Kendall (Eva Marie Saint), qui le séduit avant de le faire tomber dans un piège... L'écriture du scénario original est confiée à Ernest Lehman. Pour la scène finale, Hitchcock a l'idée d'utiliser comme cadre le Mont Rushmore, un site cependant protégé. Le 17 septembre 1958, il obtient finalement l'autorisation du Ministère de l'Intérieur des États-Unis de se servir de maquettes des fameuses sculptures représentant le visage de quatre présidents[128]. Le générique du film (domaine dans lequel Hitchcock avait fait ses débuts), comme celui de Sueurs froides, est dû au graphiste Saul Bass, et Herrmann, qui depuis Harry est devenu le compositeur attitré d'Hitchcock, signe ici ce qui deviendra l'une de ses plus célèbres partitions.

Les années 1960 

La décennie commence avec deux films généralement considérés comme des sommets de l'art du réalisateur, Psychose (1960) et Les Oiseaux (1963). Les films qui suivront seront moins personnels, et peut-être aussi moins ambitieux. L'âge commence à se faire sentir, le cinéma est en crise à cause de l'arrivée de la télévision dans les ménages, et Hitchcock a alors perdu deux de ses plus proches collaborateurs : Bernard Herrmann, le compositeur, et Robert Burks, le directeur photo. Les films réalisés après Pas de printemps pour Marnie (1964) n'auront pas la même dimension que ceux de l'« âge d'or » du réalisateur.

 

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La maison de Norman Bates dans Psychose (Psycho, 1960). – Photo prise en 2006 aux studios Universal.
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Alors qu'il lit la rubrique « Livres » du New York Times, Hitchcock tombe sur une excellente critique de Psycho, un livre de Robert Bloch, basé sur l'histoire d'Ed Gein, un tueur en série. Il achète le roman, et annonce à sa secrétaire : « Je tiens notre prochain sujet »[129]. Ce qui motive aussi et surtout le cinéaste, c'est le défi de réaliser un film aussi efficace que possible avec des moyens restreints. Étant donné que beaucoup de mauvais films en noir et blanc et peu coûteux se révélaient malgré tout être des succès au box office, il se demande ce qui se passerait pour un film tourné dans les mêmes conditions, mais réalisé avec soin[61]. Produit avec un budget en effet très limité – 800 000 $[130] –, Psychose est tourné avec l'équipe de télévision d'Alfred Hitchcock présente sur un terrain abandonné des studios Universal[131].

 

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Article détaillé : Psychose (film, 1960).
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Pour écrire Psychose, qui allait devenir l'un des sommets de la filmographie du réalisateur, considéré par certains comme son chef-d'œuvre[132], Hitchcock s'en remet à Joseph Stefano, un scénariste débutant. Tout commence par le vol d'une certaine somme d'argent par l'employée d'une compagnie d'assurances, Marion Crane (Janet Leigh) qui, prise dans une histoire d'amour difficile, agit sur un coup de tête. Elle prend la fuite à bord de sa voiture, qu'elle échange, après avoir été arrêtée par un policier, contre une voiture d'occasion. Surprise par un orage, elle décide de passer la nuit dans un motel, que les clients semblent avoir désertés, et dont elle fait connaissance du propriétaire, Norman Bates (Anthony Perkins), jeune homme sympathique mais aux réactions un peu étranges. Ce dernier vit avec sa mère, possessive à l'extrême, dans une vieille demeure située à proximité. Sa conversation avec Norman convainc Marion de restituer l'argent dérobé. Tandis qu'elle est en train de prendre une douche, cependant, brutalement, violemment, la jeune femme est assassinée. Une fois la disparition de l'argent et de la jeune femme constatée, un détective privé (Martin Balsam), ensuite l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), partent à sa recherche... Patricia Hitchcock, fille du réalisateur, joue ici aussi un petit rôle. Pour le film, Herrmann signe de nouveau une musique très inspirée, épousant les images (notamment les coups de couteau) et anticipant les émotions du spectateur à merveille. Pour la promotion du film, Hitchcock insiste pour que, contrairement à ce qui était auparavant une habitude, les guichets des salles ne laissent plus entrer de spectateurs une fois le film commencé, ce qui a en même temps pour effet de titiller la curiosité du public[61].

 

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Alfred Hitchcock présentant la maison de Norman Bates dans la bande-annonce originale de Psychose.
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À sa sortie aux États-Unis, le film est mal reçu par la critique[133],[134], selon laquelle il n'est pas à la hauteur de La Main au collet, Sueurs froides, La Mort aux trousses, et d'autres films d'Hitchcock[135] La raison probable de ces réactions est que les journalistes n'ont pas apprécié de découvrir le film au cinéma[136]. Le public est cependant au rendez-vous et le film engrangera une recette de 40 000 000 $. Certains spectateurs, habitués à voir un Alfred Hitchcock plutôt amusant à la télévision sont sous le choc devant la violence, tout à fait inattendue, du film. Hitchcock, amené à s'expliquer, dira dans une interview que Psychose n'est « qu'une plaisanterie »[61]. En même temps, il jubile de ce succès. En Europe, le film est acclamé aussi bien par la critique que par le public[137]. La violence sans précédent de la scène de la douche, la disparition brutale de l'héroïne après seulement quelques scènes, les vies innocentes abrégées par un meurtrier dérangé, toutes caractéristiques de Psychose, seront par la suite copiées dans de nombreux films d'horreur[138]. (voir, plus bas, Influence sur le cinéma de genre)

Après avoir achevé Psychose, Hitchcock part pour Universal, pour laquelle il tournera tous ses autres films.

 

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L'école du film Les Oiseaux (The Birds, 1963). – Photo prise en 2007 à Bodega (Californie).
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Hitchcock éprouve alors les plus grandes difficultés pour trouver un nouveau sujet[139]. Il commence à travailler avec Joseph Stefano sur le scénario de Pas de printemps pour Marnie, film qui devait marquer le retour à l'écran de l'actrice fétiche du réalisateur, Grace Kelly[140] : bien qu'elle fût devenue princesse de Monaco, celle-ci était prête à accepter dans un premier temps[141] mais, en fin de compte, elle déclinera l'offre[141],[142]. Déçu mais non découragé, le réalisateur, pour son 49e long-métrage au cinéma, se tourne alors vers l'adaptation des Oiseaux, une nouvelle de Daphne du Maurier[143] publiée en 1952 dans la revue féminine Good Housekeeping[144]. Il pense d'abord en tirer un épisode d'Alfred Hitchcock présente mais, après avoir entendu qu'en Californie une femme avait réellement été attaquée par des oiseaux, il se décide, malgré les difficultés que cela implique et sans doute en partie à cause de celles-ci, à en faire le sujet de son prochain long-métrage[145].

 

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Article détaillé : Les Oiseaux (film, 1963).
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Bande-annonce originale des Oiseaux (The Birds, 1963). Titre. L'Apocalypse selon Hitchcock.
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À propos des Oiseaux, le réalisateur déclarera :

« On pourrait dire que le thème des Oiseaux est l'excès d'autosatisfaction qu'on observe dans le monde : les gens sont inconscients des catastrophes qui nous menacent. »[146]

Stefano, qui produisait alors la série Au-delà du réel, n'était pas disponible, et Hitchcock, dès lors, part à la recherche d'un autre scénariste. Après avoir envisagé plusieurs candidats potentiels, dont Ray Bradbury[147], le réalisateur se tourne vers Evan Hunter (qui allait devenir célèbre sous le pseudonyme d'Ed McBain), lequel accepte aussitôt[148]. Le succès de Psychose malgré l'absence de grandes vedettes décide Hitchcock à s'en passer également pour Les Oiseaux[149]. Pour incarner le rôle principal, après divers essais avec plusieurs actrices, son choix se porte finalement sur une inconnue, Tippi Hedren, qui viendra dès lors rejoindre notamment Ingrid Bergman et Grace Kelly dans le cercle fermé des « blondes hitchcockiennes »[150]. Elle aura pour partenaires Rod Taylor, Suzanne Pleshette et Jessica Tandy. Le film commence dans une boutique où l'on vend des oiseaux par la rencontre fortuite et un jeu de séduction entre la fille d'un patron de presse, Melanie Daniels (Hedren), et un avocat, Mitch Brenner (Taylor). Ce dernier veut offrir à sa jeune sœur un couple d'inséparables (en anglais : lovebirds, littéralement « oiseaux d'amour »). Après l'épisode, et bien que la rencontre se fût déroulée assez mal, Melanie, impulsivement, décide de revoir l'homme qui, en fait, vit avec sa mère et sa sœur dans une maison isolée sur un petit îlot de Bodega Bay, un endroit assez éloigné de chez elle. Bientôt, l'endroit devient la cible d'attaques d'oiseaux de toutes espèces, attaques dont la cause n'est pas expliquée dans le film, « sans doute pour souligner le mystère de forces inconnues »[151].

Le réalisateur dispose ici d'un budget bien plus confortable que pour son film précédent, soit 2 500 000 $[152],[153], argent qui sera surtout consacré aux effets spéciaux, lesquels font l'objet d'un soin tout particulier[154]. Les séquences où l'on voit des oiseaux attaquer nécessiteront en effet des centaines de prises, mélangeant scènes réelles et scènes d'animation. Le tournage débute le 5 mars 1962 ; tout a été méticuleusement prévu car Hitchcock n'aime pas les extérieurs[155],[156], du fait qu'ils impliquent des difficultés relatives au contrôle notamment de la lumière et du bruit ambiant[157]. Pour la bande son, la musique est remplacée par des effets composés entre autres de l'enregistrement de cris d'oiseau et de battements d'ailes, dont Herrmann se charge de superviser la distribution dans les différentes scènes. Avec un gros budget[144] et un film qu'il considérait de son propre aveu comme « le plus important »[158], Hitchcock ne peut décevoir.

Les Oiseaux est présenté pour la première fois en ouverture de l'édition 1963 du Festival de Cannes[159], en dehors de la sélection officielle[160]. En sortant de la projection, le public est sous le choc : « Ce n'est pas le lâcher de quelques pigeons débonnaires, ni le charme de son interprète Tippi Hedren qui pourront atténuer l'impression d'horreur ressentie à la présentation de son film Les Oiseaux »[161]. Aux États-Unis, le film remporte en tout 11 403 559 $[152], un résultat moins bon que prévu, mais qui suffit cependant à rassurer le réalisateur. Les Oiseaux figurera au 16e rang[162] des films les plus vus de l'année 1963[144]. Aujourd'hui, le film est considéré comme un classique du cinéma d'épouvante[163]

Psychose et Les Oiseaux sont particulièrement remarquables pour leur bande son inhabituelle, orchestrée dans les deux cas par Bernard Herrmann. Les cordes stridentes jouées dans la première scène de meurtre dans Psychose[11] constituent à l'époque une innovation. Quant au film Les Oiseaux[127], il laisse de côtés les instruments de musique conventionnels et a, au lieu de cela, recourt à une bande son produite de façon électronique, uniquement agrémentée par la chanson des écoliers, sans accompagnement, juste avant l'attaque de la véritable école de Bodega Bay. On peut également noter que Santa Cruz sera par la suité cité comme étant le lieu où le phénomène des oiseaux se seraient produit initialement[18]. Ces films sont considérés comme les derniers grands films d'Hitchcock. Certains critiques, tels Robin Wood et Donald Spoto, estiment cependant que Pas de printemps pour Marnie[164], sorti en 1964, constitue l'une des œuvres majeures du réalisateur, et d'autres encore, comme Claude Chabrol, considèrent que Frenzy[53] est injustement sous-estimé.

Article détaillé : Pas de printemps pour Marnie.

Sa santé déclinant, Hitchcock est amené à réduire sa production durant les deux dernières décennies de sa carrière. Il tourne deux thrillers d'espionnage sur fond de Guerre froide. Le premier, Le Rideau déchiré (Torn Curtain, 1966)[165], a pour vedettes Paul Newman et Julie Andrews.

Article détaillé : Le Rideau déchiré.

Le Rideau déchiré marque la fin, assez triste, de la collaboration, qui durait depuis douze ans, entre Hitchcock et le compositeur Bernard Herrmann. Mécontent de la partition fournie par Herrmann, Hitchcock finit par le remplacer par John Addison. Le film sort aux États-Unis le 27 juillet 1966.

Le 5 novembre, Le Cinéma selon Hitchcock, publié aux Éditions Robert Laffont, sort à Paris en librairie. Dans cet ouvrage, résultat d'une série d'entretiens accordés à François Truffaut, critique et lui-même réalisateur, Hitchcock se livre sur sa manière de travailler[166].

Le film suivant d'Hitchcock, L'Étau (Topaz)[167], est l'adaptation d'un roman de Leon Uris (auteur d'Exodus).

Article détaillé : L'Étau.

L'histoire commence au Danemark, et se poursuit aux États-Unis, à Cuba et en France. Frederick Stafford est engagé pour tenir le rôle principal ; parmi le reste de la distribution, plutôt hétéroclite, figurent John Forsythe, et les Français Dany Robin, Claude Jade, Michel Subor, Philippe Noiret et Michel Piccoli. À la fin du tournage, comme à l'habitude, des projections-tests sont effectuées, qui se révèlent désastreuses : le film est le plus souvent jugé trop long, ennuyeux, et sa fin, un duel opposant Devereaux (Stafford) et Granville (Piccoli), ridicule. Suite à cela, des scènes sont coupées, d'autres raccourcies, d'autres même accélérées, et deux fins optionnelles sont proposées : l'une montre Devereaux montant dans un avion et apercevant Granville montant dans un autre avion à destination de l'Union soviétique, et l'autre, qui tombe assez sèchement, montre, ou plutôt suggère (les acteurs ne sont plus disponibles pour tourner d'autres scènes) le suicide de Granville : on voit furtivement un homme entrer dans une maison, puis on entend un coup de feu. C'est cette dernière fin qui sera conservée pour la sortie en salle, en 1969[168]. Le National Board of Review attribuera néanmoins la récompense du meilleur réalisateur à Hitchcock pour ce film[169].

L'Étau, comme Le Rideau, recevra un accueil mitigé de la part de la critique.[réf. nécessaire]

Dernier film britannique et dernier film américain 

Après l'échec du Rideau déchiré et de L'Étau, Hitchcock renoue avec le succès en 1972, avec Frenzy, tourné en Grande-Bretagne. Puis Complot de famille, en 1976, reçoit les hommages de la critique.

Les années 1970. Le clin de l'œil 

En 1971, Hitchcock est fait chevalier de la Légion d'honneur. L'année suivante, il revient à Londres pour y tourner Frenzy[53], qui sera son dernier grand triomphe. Après les deux films d'espionnage au succès plus que modéré, l'intrigue du film marque le retour au thriller ayant un meurtre pour point de départ, un genre dans lequel Hitchcock avait beaucoup donné auparavant. Le scénario est confié à Anthony Shaffer, qui venait de connaître un certain succès au théâtre. Le tournage se trouve quelque peu bouleversé au moment où Alma, la femme et première collaboratrice d'Hitchcock, est victime d'une attaque, mais celle-ci se remettra assez rapidement[170].

Article détaillé : Frenzy.

L'histoire de base recycle l'un de ses succès du muet, Les Cheveux d'or (The Lodger). Richard Blaney (Jon Finch), un serveur de bar à l'humeur changeante, prompt à la colère, devient le suspect numéro un dans l'affaire des « meurtres à la cravate », dont l'auteur réel est en fait son ami, Bob Rusk (Barry Foster), un marchand de fruits[171].

Cette fois-ci, Hitchcock fait de l'« innocent » et du « méchant » des jumeaux plutôt qu'il ne les oppose, comme c'était le cas dans L'Inconnu du Nord-Express. Seul l'un deux, cependant, a franchi la barrière et est devenu meurtrier[171]. Pour la première fois, Hitchcock intègre dans l'un de ses films la nudité et la crudité du langage, sujets autrefois tabou. Il témoigne également d'une rare sympathie pour l'inspecteur en chef et à un aspect amusant de sa vie privée[172]. Frenzy rencontrera un succès considérable, ses recettes dépassant même celles de Psychose[124].

Certains biographes ont fait remarquer qu'Hitchcock avait toujours repoussé les limites de la censure, réussissant souvent à gruger l'homme qui fut, pendant longtemps, en charge de faire respecter le code Hays à Hollywood : Joseph Breen. En effet, en de nombreuses occasions, Hitchcock était parvenu à glisser dans ses films de subtiles allusions à ce que la censure, jusqu'au milieu des années 1960, condamnait. Selon Patrick McGilligan, Breen et d'autres, le plus souvent, n'étaient pas dupes au sujet de ces connotations et, en fait, ils s'en amusaient tout autant qu'ils s'alarmaient des « déductions inévitables »[173] que l'on ne pouvait que tirer de certaines scènes[174]. Ce n'est qu'à partir du Rideau déchiré[165] qu'Hitchcock sera finalement en mesure d'inclure ouvertement des éléments d'intrigue auparavant interdits dans les films américains, et cela restera le cas jusqu'à la fin de sa carrière.

En 1974, la même année qu'il est victime d'un crise cardiaque suite à laquelle il sera obligé de porter un Pacemaker[124], un hommage est rendu à la carrière du réalisateur, le 29 avril, par la Film Society du Lincoln Center de New York[175].

Complot de famille (Family Plot, 1976)[176] sera le dernier film d'Hitchcock, alors quasi octogénaire.

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