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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Tardiglaciaire

Publié le 22 Octobre 2011 par CHOMOLANGMA in HISTOIRE-Préhistoire-Cénozoïque

Tardiglaciaire
Enregistrement des variations de températures pour les 40 000 dernières années (d'après les variations du taux de l'isotope 18O de l'oxygène : plus le δ18O est bas et plus les températures moyennes globales sont froides). Les résultats sont issus de carottages dans les glaces du Groenland, du lac Vostok et de données du Projet EPICA
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En paléoclimatologie, le terme Tardiglaciaire désigne la dernière phase du Pléistocène, précédant l'époque actuelle de l'Holocène. Le Tardiglaciaire correspond à l'ultime subdivision de la dernière glaciation (glaciation de Würm dans les Alpes), durant laquelle le climat se réchauffe globalement même s'il est marqué par des oscillations froides. Il précède la période interglaciaire actuelle (on parle encore de postglaciaire), globalement chaude, qu'est l'Holocène.

Les limites chronologiques du Tardiglaciaire varient selon les auteurs mais la plupart considèrent qu'il dure de la fin du dernier maximum glaciaire (vers environ 18 000 ans BP) à la dernière oscillation froide appelée Dryas récent (vers 11 650 ans BP calibré soit vers 9700 ans av. J.-C.).



Un phénomène global 


L'illustration ci-dessus représente les variations des températures globales moyennes pour les 40 000 dernières années, reconstituées à partir du taux de l'isotope 18O de l'oxygène présent dans des carottes de glaces prélevées au Groenland et en Antarctique. Pour toutes les courbes, une élévation des températures est perceptible à partir de 18 000 BP environ jusqu'à 10 000 BP environ. Le Tardiglaciaire correspond à cette phase de lent radoucissement global, marquée par d'importantes fluctuations relativement brusques.

Des variations régionales 


En Europe et Atlantique Nord 


Le Tardiglaciaire est une période de radoucissement lent entrecoupé de coup de froid se traduisant par des dents de scie sur la courbe générale. L'importance et la durée de ces fluctuations dépend de l'hémisphère et de la région considérée. En Europe, l'étude des palynozones alpines a permis d'identifier cinq sous-périodes ou chronozones1,2:

  • Dryas ancien ou Dryas I (15000 à 13000 BP?);
  • Bölling ou Bølling (13000 à 12000 BP);
  • Dryas moyen ou Dryas II (12000 à 11800 BP);
  • Alleröd ou Allerød(11800 à 11000 BP) ;
  • Dryas récent ou Dryas III (12900 à 11500 BP calibré3, soit 11000 à 10000 BP non calibré4, ou encore 11000 à 9500 av. J.C5.): chute brutal des températures, recul des forêt (pins sylvestres, bouleaux) et retour de la steppe.

La courbe rouge de l'illustration ci-dessus correspond à la zone du Groenland : elle montre une brusque montée de température vers 14 500 BP correspondant aux épisodes chauds de Bølling-Allerød avant une chute brusque vers 12 500 BP (Dryas récent). Une explication avancée pour ce phénomène, circonscrit à l'Atlantique nord et à l'Europe, est que la fonte de l'inlandsis européen permet alors aux courants océaniques chauds de l'Atlantique nord (Gulf stream) de remonter jusqu'à l'Islande, le réchauffement atteint alors un taux moyen de 4°C par siècle et le niveau marin remonte de 28 m. C’est le Bølling. Ce brusque réchauffement favorise la fonte des glaciers du Groenland, libérant par conséquent de grandes quantités d'eau douce dans l'océan et stoppant temporairement la remontée des courants chauds marins. La température rechute alors, c'est le Dryas récent6. Finalement, les courants s'estompent laissant les courants marins et la température remonter de manière définitive. La période tardiglaciaire s'achève alors et l'on rentre dans le postglaciaire (Holocène) dont la première chronozone en Europe est appelée Préboréal.

En Amérique du Nord 


Dans les régions internes du continent nord-américain, le Tardiglaciaire est marqué par une crise pluviale entraînant la formation de lacs temporaires tels que le lac Bonneville, à l'emplacement du Grand Lac Salé.

En Afrique


La période correspond à une aridité accrue du continent, plus marquée qu'aujourd'hui7: les déserts tel que le Sahara étaient alors plus étendus et les forêts tropicales se réduisaient à quelques îlots le long du golfe de Guinée et en Afrique centrale8. Ainsi on note une lacune sédimentaire dans les occupations humaines d'Afrique de l'Ouest (Sahel) entre 25 000 ans et 11 000 ans BP, ce qui tendrait à démontrer que les hommes de l'époque auraient désertés cette zone pour des régions plus méridionales près des îlots forestiers subsistants9. Toutefois à la fin de la période vers 15 000 ans BP, une transition climatique marquée par une forte instabilité s'installe, avant de laisser place à une phase humide au début de l'Holocène, favorable à l'extension géographique de la végétation et de l'Homme10.

Corrélation avec les cultures préhistoriques


D'un point de vue archéologique, le Tardiglaciaire correspond en Europe occidentale au Magdalénien et à l'Épipaléolithique. Le réchauffement lent et la fonte des glaces permettent aux groupes magdaléniens occupant le Sud-Ouest de la France de migrer vers les territoires autrefois recouverts par la glace, que ce soit vers le Nord (Belgique, Allemagne, petite Pologne) ou vers les hautes altitudes (Pyrénées, arc alpin).

C'est durant le Tardiglaciaire qu'a lieu la première domestication d'une espèce animale par l'homme, celle du chien.

 

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