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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

RMS Olympic (3).

Publié le 29 Octobre 2009 par CHOMOLANGMA

 

Caractéristiques

Avec un tonnage brut de 45 324 tonneaux (46 439 après réparations), l’Olympic mesure 269 mètres de long et peut atteindre une vitesse de croisière de 21 nœuds. Il a la même taille que le Titanic, mais un tonnage légèrement inférieur[a 59].

Ponts

L’Olympic possède dix ponts, désignés pour la plupart par des lettres. Le pont le plus élevé, où se trouvent les embarcations de sauvetage et la passerelle de commandement, est nommé « pont supérieur », ou « pont des embarcations ». En dessous vient le pont A, puis suivent les lettres jusqu'à G. Tous ces ponts accueillent les passagers. En dessous se trouvent le pont Orlop et le pont des ballasts qui accueillent les cales, salles des chaudières, salles des machines et réserves de nourriture et d'eau[45].

Installations destinées aux passagers
Les boiseries de l’Olympic dans l’Olympic Suite du White Swan Hotel d’Alnwick, Northumberland.
Le Grand Escalier de l’Olympic


L’Olympic est le paquebot le plus luxueux de son temps. Il propose de nombreuses prestations à ses passagers dont certaines sont assez originales sur un paquebot. Les passagers de première classe ont ainsi accès sur le pont A à un vaste salon de style Louis XIV où joue régulièrement l'orchestre du navire[a 60], dans lequel est ajouté à la fin des années 1920 un projecteur de cinéma[a 49]. Au même pont se trouve un somptueux salon de lecture et de correspondance orné de grandes baies vitrées, un fumoir décoré de boiseries d'acajou, de vitraux, et d'une cheminée surmontée d'un tableau du peintre Norman Wilkinson, L'arrivée au Nouveau Monde[a 61]. Sur le pont supérieur, les passagers ont accès à un gymnase pourvu de tous les appareils récents (machines à ramer, à pédaler, chevaux et chameaux électriques)[46]. Le pont A accueille également deux cafés véranda décorés de palmiers. Le navire propose également un restaurant à la carte et une vaste salle à manger (agrémentée d'une piste de danse dans les années 1920[a 49]). Le navire offre également à ces passagers un accès à des bains turcs et une piscine, nouveauté apparue en 1907 sur l’Adriatic[a 62]. Le navire est également pourvu d'un court de squash.

Les passagers de première classe logent dans des cabines situées sur les ponts A à E, au centre du navire. Ces cabines sont parfois équipées de salles de bain (et le sont définitivement en 1928)[47]. Elles peuvent à l'occasion être regroupées pour former un appartement, pour les familles par exemple.

Les passagers de deuxième classe ont quant à eux accès à des installations moins variées mais de toute aussi bonne qualité. Leurs cabines se trouvent à l'arrière des ponts D à G, et ils disposent d'une bibliothèque, d'une salle à manger et d'un fumoir, ainsi que d'un pont promenade. La troisième classe offre quant à elle un niveau bien supérieur à celle des navires contemporains : le navire ne comporte que peu de dortoirs, la plupart des cabines proposant de 4 à 8 couchettes. Les passagers bénéficient de deux espaces communs, d'un fumoir et d'une salle à manger. Ses espaces sont cependant réduits lors de l'apparition de la classe touriste dans les années 1920, celle-ci empiétant sur les deux classes inférieures[a 49].

Caractéristiques techniques
La salle de télégraphie sans fil de l’Olympic

L’Olympic est propulsé par un système mixte : deux machines alternatives à quadruple expansion, situées sous la quatrième cheminée, dans la salle des machines, activent les deux hélices latérales grâce à la vapeur fournie par les 29 chaudières réparties dans six salles, à l'avant. La vapeur alimente ensuite une turbine basse pression située dans la salle des turbines, à l'arrière. Cette turbine actionne pour sa part l'hélice centrale[a 63]. La fumée produite s'échappe par les trois cheminées avant, la quatrième étant fictive (elle sert cependant à l'aération des cuisines). Les quatre cheminées sont peintes couleur chamois et surmontées d'une manchette noire, les couleurs de la White Star Line[9].

La manœuvre du navire s'effectue depuis la passerelle de navigation située à l'avant du pont supérieur. Celle-ci est reliée à la salle des machines par des transmetteurs d'ordres, et par téléphone au nid-de-pie situé sur le mât avant. Une passerelle de manœuvre se trouve également sur le pont de poupe et sert notamment lors des accostages[48]. À l'arrière de la passerelle se trouvent les quartiers des officiers, ainsi que la salle de télégraphie sans fil.

Sécurité

L’Olympic dispose de nombreuses mesures de sécurité. Sa coque est divisée en 16 compartiments étanches[49] séparés par des portes se fermant automatiquement en cas de voie d'eau ou manuellement depuis la passerelle[a 64]. De par leur conception, ils évitent un naufrage si deux compartiments sont inondés ; le navire peut rester à flot avec trois où quatre compartiments inondés à l'avant (là où les chocs sont censés être les plus fréquents)[a 65].

Le navire possède également un double fond le protégeant s'il venait à s'échouer, et de pompes capables d'évacuer 400 tonnes d'eau par heure. Ce qui lui donne une réputation d'insubmersibilité, bien que l'on se souvienne plus aujourd'hui de cette réputation comme n'ayant été donnée qu'au Titanic. En réalité, la plupart des navires récents étaient qualifiés d'insubmersibles lors de leur mise en service[a 66].

Le navire possède en 1911 vingt embarcations de sauvetage, conformément à la règlementation du Board of Trade[50]. Leur nombre est très fortement augmenté en 1912 puis lors de la refonte de 1913[a 21].

Après le naufrage du Titanic et les grèves des marins dénonçant le manque de sécurité, l’Olympic subit d’importantes modifications. De fait, des particularités d'ordre technique apparaissent. Des canots sont ajoutés, la hauteur des cloisons étanches est rehaussée et une double coque est installée[21].

Différences avec le Titanic
On peut facilement différencier l’Olympic et le Titanic grâce à leur pont promenade A.


Les aménagements intérieurs de l’Olympic sont assez semblables à ceux de son sister-ship, à quelques exceptions près. Beaucoup considèrent que le Titanic était plus somptueux que son jumeau, le linoléum rouge ayant été remplacé par des moquettes[51], et le Titanic possède certaines installations exclusives comme le Café parisien[Note 14]. L’Olympic se démarque également du Titanic par son pont promenade totalement découvert, alors que la partie avant de celui du Titanic est couverte. De même, le pont promenade B de l’Olympic, peu utilisé, a été supprimé sur le Titanic. Les fenêtres de ce pont sont, de fait, placées de façon irrégulière sur ce dernier. Ce pont promenade B de l’Olympic est d'ailleurs finalement supprimé lors d'une refonte en 1928 pour laisser la place à des cabines plus luxueuses et plus grandes[38].

Ces différences sont souvent le fait des constats de Thomas Andrews, le concepteur des deux navires, qui prend de nombreuses notes durant le voyage inaugural de l’Olympic sur des éléments aussi divers que l’utilisation des vestiaires, la présence de porte éponge dans les salles de bains et le nombre de tables de la salle à manger[52]. Ces notes, existant en trois exemplaires (un pour la compagnie, un pour les chantiers navals et un pour Andrews lui-même) permettent d’en savoir plus sur l'aménagement intérieur des deux paquebots, et sur leurs différences. Les notes que l'architecte a prises sur le Titanic n’ont pas survécu au naufrage. Leonard Peskett, concepteur de l’Aquitania a également voyagé sur l’Olympic pour préparer son navire. Il a pris des notes très détaillées sur le navire lors de sa traversée, en 1911[44].

L'héritage de l’Olympic

Popularité
Carte postale de l’Olympic


S'il est certainement moins connu que ses malheureux sister-ships le Titanic et le Britannic, l’Olympic n'en eut pas moins une carrière marquée par une très forte popularité. Il porte ainsi plusieurs surnoms, « Oly »[53] ou « Old Reliable »[21] qui témoignent de l’affection que lui portèrent les passagers durant sa longue carrière. Après sa refonte de 1913 et jusqu'à la mise en service du Queen Mary en 1936, l’Olympic demeure le plus gros navire construit au Royaume-Uni[Note 15]. De plus, avant le naufrage du Titanic, l’Olympic est, des deux navires jumeaux, le plus médiatisé[a 7].

Réutilisation des éléments décoratifs

Les éléments décoratifs du navire ont été vendus aux enchères avant la démolition de sa coque. Ceux du salon des premières classes se retrouvent ainsi au White Swan Hotel d'Alnwick (Angleterre)[54]. Les panneaux de bois de son restaurant à la carte sont désormais à bord du Millennium de la compagnie Celebrity Cruises[55]. L’horloge représentant « L’Honneur et la Gloire couronnant le Temps » qui trônait dans le Grand Escalier du navire se trouve désormais au Musée maritime de Southampton.

Lors de la réalisation de son film, Titanic, James Cameron a visité de nombreux lieux contenant de tels panneaux et éléments de décoration pour concevoir ses décors[32].

La théorie du complot de Robin Gardiner

Dans son ouvrage L’Énigme du Titanic (Titanic, The Ship That Never Sank), Robin Gardiner pose une théorie controversée sur l’Olympic et son sister-ship[56]. Il y expose la thèse d'une escroquerie à l'assurance qui aurait mal tourné. Selon lui[57], l’Olympic aurait été très sérieusement endommagé lors de sa collision avec le Hawke. La White Star Line aurait alors décidé de maquiller le Titanic (alors en cale sèche) pour le faire passer pour l’Olympic, en le mettant aux spécifications de son sister-ship, et en cannibalisant des pièces de celui-ci. En effet, après examen de la quille et des machines, il s'était avéré que l’Olympic n'était pas réparable[Note 16] et ne serait pas remboursé par les assurances[Note 17],[58].

Ainsi, deux mois après la collision, le Titanic aurait quitté les chantiers Harland & Wolff pour entamer une carrière de 25 ans en se faisant passer pour l’Olympic, supposé avoir été réparé entre temps. Selon cette théorie d'ailleurs, la courte durée des essais en mer généralement attribués au Titanic le 2 avril 1912 par rapport à ceux de son sister-ship proviendrait tout simplement de sa fragilité, qui lui interdisait des vitesses élevées. L’Olympic, non réparable, aurait dû ensuite être coulé pour empocher la prime d’assurance du Titanic[Note 18]. Il était prévu, toujours selon cette théorie, que des navires de secours (le Californian et un ou plusieurs navires inconnus) se trouvent sur sa route pour récupérer les naufragés. Arrivé sur le lieu prévu pour le naufrage, l’équipage[Note 19] devait ouvrir les vannes pour que le navire se remplisse peu à peu[58]. Les canots pourraient ensuite transborder les passagers sur les navires de secours en faisant des allers-retours.

Selon Robin Gardiner, le Californian a été complice d'une escroquerie qui aurait mal tourné.


L’Olympic (déguisé en Titanic) fit donc route pour être coulé au point de rendez vous fixé avec le Californian. Mais les vigies du faux Titanic auraient alors scruté la mer afin d'éviter les icebergs avec tant d'attention qu'ils n'auraient pas vu l'un des navires de secours, resté inconnu, avec lequel le paquebot serait entré en collision[Note 20], et aurait coulé plus vite que prévu. Les fusées vues par le Californian auraient été tirées par le navire de secours, et la glace apercue sur le pont par les passagers serait tombée des cables de télégraphie sans fil suite au choc. La théorie de Gardiner expliquerait aussi le fait que Edward Smith (considéré par l’auteur comme le plus mauvais capitaine de la compagnie) ait été choisi, et que des passagers ayant réservé leur place sur le paquebot comme John Pierpont Morgan aient annulé leur voyage au dernier moment.

Cette théorie a été assez médiatisée lors de sa parution en 1998[59], mais plusieurs faits vont à son encontre. Le premier est que de nombreuses pièces retrouvées sur l’épave du Titanic (notamment une hélice) portent le numéro de série du navire (401) gravé par les chantiers durant la construction du paquebot, et non celui de l’Olympic (400). Mark Chirnside, auteur de plusieurs ouvrages sur les navires de la classe Olympic, a rédigé une dissertation d’une quarantaine de pages[60], notant que Gardiner prend soin de ne pas citer certaines preuves qui détruieraient totalement sa théorie. Ainsi, lorsqu’il parle des dégâts infligés à l’Olympic par le Hawke, ceux qu'il décrit incriminent le croiseur plutôt que le paquebot. Chirnside se demande donc pourquoi la White Star n’a pas fait valoir cet argument. Par ailleurs, Gardiner omet d’indiquer que le Titanic était assuré à près de 2,5 millions de dollars en dessous de sa valeur, ce qui réduisait beaucoup l'intérêt d'une escroquerie. Le site spécialisé Titanic-Titanic.com[61] fait quant à lui un parallèle entre la théorie de Gardiner et celle qui voulait jadis que la Terre fût plate.

 

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