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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Pois (4).

Publié le 23 Décembre 2011 par CHOMOLANGMA in SCIENCES-Histoire-Biologie-Bota-Zoo- Médecine


Alimentation animale

En général, on appelle « pois fourrager » tout type de pois destiné à l'alimentation animale, y compris les pois secs en grains qui sont appelés « pois protéagineux » en France, et ont connu un très fort développement de leurs surfaces de culture en France dans les années 1980. Il s'agit principalement de variétés semées au printemps[51].

En France, l'expression « pois fourrager » est réservée à la plante entière, quand celle-ci est récoltée sous forme de fourrage ou d'ensilage. Le pois fourrager est généralement cultivé en association avec une céréale, triticale ou avoine, qui lui sert de tuteur et il est récolté sec ou immature. On utilise également la paille (c'est-à-dire les fanes) laissée sur le champ après la récolte des pois pour nourrir les ruminants.

 

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composition moyenne d'une graine de pois protéagineux.


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Ces pois sont employés pour l'alimentation des porcs et des volailles pour leur richesse en énergie digestible (équivalente à celle du blé) et en lysine[52]. Des études ont montré que les protéines du pois sont moins bien assimilées par les monogastriques que celles du soja[53]. Il est toutefois possible de composer des aliments porcins équilibrés avec du blé et du tourteau de colza, qui apportent des acides aminés déficients dans le pois, tels la méthionine et la cystine, en remplacement d'aliments du type maïs - tourteau de soja, sous réserve d'un léger complément en acides aminés de synthèse (méthionine, tryptophane), solution intéressante dans les pays qui ne produisent pas suffisamment de soja et qui dépendent des importations, tels les pays européens et le Canada. En France, le pois protéagineux représente environ 20 % des formules d'aliments composés pour porcs[51].

Autres utilisations 

Engrais vert

Le pois, à l'instar d'autres légumineuses à pousse rapide comme la vesce ou la gesse, peut être cultivé comme engrais vert. Il présente l'avantage, intéressant notamment en culture biologique, d'enrichir le sol en azote et d'améliorer sa structure[54].

Extraction des dérivés de l'amidon et des protéines

Une partie de la production est transformée par l'industrie agro-alimentaire, qui en tire, outre des purées instantanées, divers dérivés de l'amidon (amidons natifs, amidons modifiés, sirop de glucose, maltodextrine, dextrose, isoglucose), des protéines (extrait protéique à plus de 45 %, concentré à 65 % de protéines, isolé à 90 % de protéines), et des fibres (fibres micronisées, c'est-à-dire broyées afin d'obtenir des particules de la taille du micron) contenues dans les graines de pois.

Ces produits, en concurrence avec ceux extraits d'autres légumineuses ou féculents, dont le soja et le maïs, ont des débouchés principalement dans le secteur agro-alimentaire (pâtisserie, biscuits apéritifs, charcuterie, yaourts, aliments diététiques et de santé, aliments infantiles, etc.), mais aussi dans les secteurs pharmaceutique, chimique, papetier, adhésifs, etc. Des recherches en cours visent à utiliser les dérivés protéiques dans de nouvelles applications, comme les films d'emballage biodégradables[51],[55].

Usage médicinal 
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Variétés 'Blauwschokker' à fleurs rose et violet

 

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La farine de pois cassés a été utilisée pour confectionner des cataplasmes émollients[56].

Des études réalisées en Inde ont montré que l'huile extraite des pois secs a des propriétés contraceptives. Le principe actif est la m-xylohydroquinone. Donnée aux femmes par voie orale sous forme de capsules de gélatine, elle permet une réduction de 60 % du taux de grossesse[57].

Plante ornementale

Sans pouvoir rivaliser avec le pois de senteur, certaines variétés de pois ont un réel intérêt ornemental pour leurs fleurs, telles 'Magnum bonum' aux belles fleurs blanches, qui fut présentée à l' exposition florale de Chelsea en 1992[58], ou 'Blauwschokker' à fleurs rose et violet et gousses pourpres.

Utilisations dans la recherche 
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Johann Gregor Mendel

 

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Au milieu du XIXe siècle, le pois a servi à Johann Gregor Mendel, moine et botaniste autrichien, à établir les premières lois qui ont fondé la génétique moderne, les lois de Mendel. Ses travaux publiés sous le titre Versuche über Pflanzen-Hybriden (expériences sur l'hybridation des plantes) en 1865 n'ont toutefois été reconnus qu'au début du XXe siècle. Le choix de cette espèce tenait à son cycle court et à la facilité de sa culture, à son caractère autogame qui facilite la création de lignées pures et le contrôle des hybridations et à l'existence de cultivars aux caractères différenciés faciles à analyser, notamment couleur des fleurs, couleur et forme des graines et des gousses[59].

Bien avant Mendel, vers 1787, le botaniste anglais et président de la société d'horticulture de Londres, Thomas Andrew Knight, alors qu'il cherchait à améliorer la production de pommes à cidre, fit des expériences de croisements sur le pois, matériau plus commode pour ses recherches, et obtint des résultats similaires, mais il ne sut pas en déduire des lois génétiques[60]. On lui doit la création, par hybridation, des premiers cultivars de pois à grains ridés[24], dont Mendel démontra qu'elles étaient l'expression d'un gène récessif. Ses travaux furent continués par Thomas Laxton, sélectionneur anglais dont le nom est attaché à des cultivars de petits pois.

Des études ont montré la possibilité d'utiliser des graines de pois transgéniques comme véhicules pour la production d'anticorps recombinants utiles pour le diagnostic et la thérapie de certains cancers[61].

Culture 

Champ de petits pois buttés (maraîchage)

 

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Le pois est l'objet de plusieurs types de cultures selon les pays et la destination des produits. Les pois secs sont cultivés traditionnellement dans un certain nombre de pays du Tiers Monde où il constituent une culture vivrière, pratiquée en saison froide ou dans des régions d'altitude, en particulier en Afrique orientale (Éthiopie, Ouganda, Kenya). Dans les pays développés (Europe, Canada, États-Unis), c'est essentiellement une culture mécanisée pour l'alimentation animale. Les petits pois sont surtout cultivés dans les pays occidentaux, principalement en grande culture pour la conserverie et la surgélation, mais aussi en maraîchage professionnel pour le marché du frais. Les pois sont souvent présents dans les jardins potagers familiaux.

Le pois se reproduit uniquement par graines. Il n'est généralement pas nécessaire d'inoculer les semences avec des souches de Rhizobium, mais cela peut s'avérer nécessaire dans des sols naturellement mal pourvus en bactéries[62].

Dans les pays tempérés, le pois se sème soit en fin d'hiver ou au début du printemps, soit en automne, dans les régions où les gelées ne sont pas trop à craindre (Midi de la France par exemple) ou plus au nord en recourant à des variétés résistant au froid (variétés d'hiver). Le pois est en effet une plante annuelle sans dormance, qui peut être semée sans nécessité de vernalisation. Les variétés d'hiver permettent de gagner en précocité de la récolte et en rendement. Pour les pois de conserve, semés au printemps, les semis sont échelonnés de manière à étaler la charge de travail des usines, avant que le relais soit pris par les flageolets et haricots verts. Dans les pays tropicaux et subtropicaux, le pois se cultive en saison froide.

Le cycle végétatif des pois est d'environ 140 jours pour les variétés de printemps et de 240 jours pour les variétés d'hiver.

 

 

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Culture de pois palissés sur du grillage

 

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Autrefois des cultures de petits pois primeurs se faisaient sous abri, notamment en région parisienne. Ce type de culture a été abandonné du fait de la concurrence des pois en conserve et des importations de pois frais de pays chauds. Toutefois, en Chine et à Taïwan, se pratique la culture intensive en serre de pousses feuillées de pois mangetout, récoltées en frais lorsqu'elles atteignent environ dix centimètres de haut[63].

Variétés cultivées 
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Variété à gousse violette


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Toutes les variétés de pois sont des lignées pures. On connaît plusieurs milliers de cultivars locaux dans le monde. Dans les catalogues européens des espèces protégées, figurent (septembre 2008) 1 390 variétés (en fait des cultivars)[64],[65], dont 514 de pois fourragers et 776 de pois potagers.

La distinction entre les variétés s'appuie sur de nombreux caractères morphologiques ; 73 ont été retenus pour les épreuves DHS (distinction, homogénéité et stabilité) du GEVES[66]. Ces caractères portent notamment sur la forme et la couleur des graines, des gousses, des feuilles, des tiges, la hauteur des plantes, la présence d'anthocyanes, la forme des grains d'amidon, la résistance à diverses maladies[67].

Divers organismes dans le monde sont chargés de maintenir des collections de cultivars afin de préserver les ressources génétiques, tels notamment l'institut Vavilov à Saint-Petersbourg, le John Innes Centre à Norwich et l'Australian Temperate Field Crops Collection à Horsham (État de Victoria, Australie). En France de telles collections, qui représentaient 6 000 accessions en 1996, sont gérées par des organismes publics comme l'INRA et le GEVES[68]. (Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences) ou privés comme le Groupement des sélectionneurs de pois

Les principaux critères qui ont fait l'objet d'améliorations par sélection ou mutation sont le rendement, la résistance aux maladies (anthracnose, fusariose, graisse du pois (maladie due à Pseudomonas syringae pv. pisi), mildiou du pois, oïdium du pois, mosaïque commune du pois), la résistance à la verse, la résistance au froid, la maturité groupée (pour la récolte des pois de conserve), la finesse et la tendreté des grains, les qualités nutritionnelles pour l'alimentation animale[66].

32 variétés de pois ont été obtenues par mutagenèse induite, technique qui a permis notamment de créer les cultivars de type afila à folioles transformées en vrilles. Quatorze variétés ont été obtenues par l'usage de rayons X ou gamma et les autres par des croisements[69]. Plusieurs variétés de pois ont été obtenues par transgenèse depuis 1990 dans un contexte de recherche fondamentale, mais aucune d'entre elles ne fait l'objet de culture commerciale.

Pois potagers
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Goussses de la variété 'Merveille de Kelvedon'


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Chez le pois potager, on distingue notamment les variétés ou les cultivars selon que les graines sont lisses ou ridées (plus sucrées) ; ce caractère est l'un de ceux utilisés par Gregor Mendel dans ses études sur la génétique, ainsi que selon la couleur des graines (jaune clair ou vert). La sélection porte aussi sur la précocité et l'absence de « parchemin » (mangetout). On distingue également les variétés naines et les variétés à rames, qu'il est nécessaire de tuteurer.

Dans les Plantes potagères de Vilmorin-Andrieux, paru en 1883, on compte environ 170 variétés de pois potagers, qui se répartissent en variétés françaises, anglaises et allemandes. Ces variétés (en fait des cultivars) sont classées en pois à écosser et pois sans parchemin, pois à grains ronds et pois à grains ridés, variétés à rames, variétés demi-naines et variétés naines. Parmi les noms de variétés, certains rappellent une caractéristique de la gousse : 'Serpette', 'Corne de bélier' ; plusieurs rappellent l'importance de la culture du pois dans la banlieue de Paris à l'époque : 'pois de Clamart', 'Pois de Marly', 'Merveille d'Étampes', 'Michaux de Nanterre'. Beaucoup sont aujourd'hui disparues, mais certaines sont encore présentes dans les catalogues, tel le pois Téléphone (pois à grains ridés à rames)[70].

Un certain nombre a été sélectionné en Angleterre depuis l'époque de Knight. Ainsi Merveille de Kelvedon, variété naine à grains ridés, rustique et réputée, a été créée en 1925 par le semencier Hurst & Son à Kelvedon (Essex)[60].

 

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