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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Gustave Flaubert (1).

Publié le 22 Novembre 2011 par CHOMOLANGMA in ARTS-Littérature-polar-poésie-fables

 

Gustave Flaubert
Gustave Flaubert
Gustave Flaubert

Activité(s) romancier
Naissance 12 décembre 1821
Rouen
Décès 8 mai 1880 (à 58 ans)
Canteleu
Langue d'écriture Français
Œuvres principales

 

 

 

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Gustave Flaubert, né à Rouen le 12 décembre 1821[1] et mort à Canteleu, au hameau de Croisset, le 8 mai 1880, est un écrivain français. Prosateur de premier plan de la deuxième moitié du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), L'Éducation sentimentale (1869), Salammbô (1862), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1877).

Sa vie

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Gustave Flaubert
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Gustave Flaubert est le deuxième enfant d’Achille Cléophas Flaubert (1784-1846), chirurgien-chef très occupé à l'Hôtel Dieu (hôpital) de Rouen, et de sa femme Anne Justine, née Fleuriot (1793-1872). Il naît le 12  décembre 1821 après une sœur et deux frères décédés en très bas âge, et sera délaissé en faveur de son frère aîné, brillant élève admiré par la famille (qui succèdera d'ailleurs à son père comme chirurgien chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen). Gustave Flaubert passe une enfance sans joie, marquée par l'environnement sombre de l'appartement de fonction de son père à l'hôpital de Rouen, mais adoucie par sa complicité avec sa sœur cadette, Caroline née trois ans après lui[2],[3]. Elle laisse une petite Caroline dont Gustave assurera l'éducation jusqu'à ce qu'elle se marie.

Bel adolescent aux exaltations romantiques, il est déjà attiré par l'écriture au cours d'une scolarité sans enthousiasme au Collège Royal puis au lycée de Rouen, à partir de l'année 1832. Il est renvoyé en décembre 1839 pour indiscipline et passe seul le baccalauréat en 1840. Le premier événement notable dans sa biographie est sa rencontre à Trouville-sur-Mer, durant l'été 1836 de Élisa Schlésinger qui marquera toute sa vie. Il transposera d'ailleurs cette passion, avec la charge émotionnelle qu'elle développera chez lui, dans son roman L'Éducation sentimentale, en particulier dans la page célèbre de «l'apparition» de Madame Arnoux au regard du jeune Frédéric.

Dispensé de service militaire grâce au tirage au sort qui lui est favorable (cela se pratiquait ainsi à l'époque), Flaubert entreprend sans conviction, en 1841, des études de Droit à Paris où il mène une vie agitée. Il y rencontre des personnalités dans les mondes littéraire et artistique comme le sculpteur James Pradier, le poète et auteur dramatique Victor Hugo ou l'écrivain Maxime Du Camp qui deviendra son grand ami. Il abandonne le droit, qu'il abhorre, en janvier 1844 grâce à ses premières crises d'épilepsie. Il revient à Rouen avant de s'installer en juin 1844 à Croisset au bord de la Seine, en Haute-Normandie. Il s'essaie alors à l'écriture et rédige quelques nouvelles et une première version de L'Éducation sentimentale. En 1846 meurent à peu de semaines d'intervalle, son père puis sa sœur (deux mois après son accouchement — Gustave prendra la charge de sa nièce Caroline). C'est également l'année du début de sa liaison houleuse de dix ans avec la poétesse Louise Colet avec laquelle il entretiendra une correspondance importante jusqu'à la mort de cette dernière (1876). Gustave Flaubert au physique imposant de plus en plus massif est cependant un jeune homme sportif : il pratique la natation, l'escrime, l'équitation, la chasse…

Il assiste à Paris à la Révolution de 1848 d'un regard très critique que l'on retrouve dans L'Éducation sentimentale. Poursuivant ses tentatives littéraires, il reprend entre mai 1848 et septembre 1849 la première version commencée en 1847 de La Tentation de Saint Antoine inspirée par un tableau qu'il a vu à Gênes en 1843 au cours du voyage de noces de sa sœur que la famille accompagnait. Puis, Gustave Flaubert organise, avec Maxime du Camp un long voyage en Orient qui se réalisera entre 1849 et 1852. Voyage qui le conduit en Égypte et à Jérusalem en passant, au retour, par Constantinople et l'Italie. Il nourrira ses écrits ultérieurs de ses observations, de ses expériences et de ses impressions, par exemple dans Hérodias.

Le 19 septembre 1851, Flaubert, poussé par ses amis Louis Bouilhet et Maxime Du Camp, commence la rédaction de Madame Bovary, en s'inspirant d'un fait divers normand. Il achèvera son roman réaliste et psychologique en mai 1856 après 56 mois de travail. Dans le même temps, il fréquente les salons parisiens les plus influents du Second Empire, comme celui de Madame de Loynes dont il est très amoureux ; il y rencontre entre autres George Sand. À la fin de l'année 1856, Madame Bovary paraît en revue puis, en avril 1857, le roman sort en librairie et fait l’objet d’un procès retentissant pour atteinte aux bonnes mœurs : Flaubert est acquitté grâce à ses liens avec la société du second empire et avec l'impératrice, ainsi qu'à l'habileté de son avocat, tandis que Baudelaire, poursuivi par le même tribunal, pour les mêmes raisons, après publication de son recueil Les Fleurs du Mal dans la même année 1857. À la parution de Madame Bovary Flaubert entreprend une correspondance avec Marie-Sophie Leroyer de Chantepie, femme de lettres vivant à Angers, et dévouée aux pauvres. Flaubert se partage depuis 1855 entre Croisset et Paris où il fréquente les milieux littéraires et côtoie les frères Goncourt, Sainte-Beuve, Baudelaire, Théophile Gautier et un peu plus tard Tourgueniev et la Princesse Mathilde.

 

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Acte de naissance de Gustave Flaubert en 1821
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Le 1er septembre 1857, Flaubert entame la rédaction de Salammbô, roman historique qui évoque Carthage en révolte au troisième siècle avant J.-C., et pour cela, il voyage en avril-juin 1858 en Tunisie afin de se documenter. Le roman paraît après une longue maturation en 1862.

Deux ans plus tard, le 1er septembre 1864, Flaubert entreprend la version définitive de L'Éducation sentimentale, roman de formation marqué par l'échec et l'ironie avec des éléments autobiographiques comme la première passion amoureuse ou les débordements des révolutionnaires de 1848. Le roman est publié en novembre 1869 : mal accueilli par la critique il ne s'en vend que quelques centaines d'exemplaires.

Flaubert continue sa vie mondaine : il rencontre l'empereur, reçoit la Légion d'honneur en 1866 et resserre ses liens avec George Sand qui l'invite à Nohant. En juillet 1869, il est très affecté par la mort de son ami Louis Bouilhet. Il devient l'amant de la mère de Guy de Maupassant, se faisant passer auprès de ce dernier pour un simple ami. Il sera d'ailleurs très proche de ce jeune écrivain qui le considère comme un père spirituel.

 

 

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Médaille à l'effigie de Flaubert et le pavillon-musée à Croisset
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Durant l'hiver 1870-1871, les Prussiens occupant une partie de la France dont la Normandie et Croisset, Flaubert se réfugie avec sa mère chez sa nièce, Caroline, à Rouen ; sa mère meurt le 6 avril 1872. À cette époque, il a des difficultés financières liées à la faillite de son neveu par alliance : il vend ses fermes et quitte par économie son appartement parisien alors que, touchée par des maladies nerveuses, sa santé devient délicate. Il achève et publie toutefois le 1er avril 1874 la troisième version de La Tentation de saint Antoine, juste après l'échec de sa pièce de théâtre Le Candidat. Sa production littéraire continue avec les Trois contes, volume qui comporte trois nouvelles : Un cœur simple, centré sur la figure de Félicité inspirée par Julie, nourrice puis domestique qui servira Gustave Flaubert et sa famille jusqu'à la mort de ce dernier, - La légende de saint Julien l'Hospitalier, conte hagiographique des temps médiévaux écrit en cinq mois en 1875, et Hérodias autour de la figure de saint Jean Baptiste, écrit dans l'hiver 1875-1876. La publication du volume en avril 1877 est bien accueillie par la critique.

De 1877 à 1880, il poursuit la rédaction de Bouvard et Pécuchet, qu'il avait entamée en 1872-1874 : l'œuvre satirique pour laquelle il réunissait une documentation immense restera inachevée, elle sera publiée en l'état dans l'année 1881, un an après sa mort.

Ses dernières années sont sombres : ses amis disparaissent et il est assailli par les difficultés financières et par des problèmes de santé. Il meurt subitement le 8 mai 1880, à Canteleu, au hameau de Croisset, foudroyé par une hémorragie cérébrale. Son enterrement au cimetière monumental de Rouen se déroule le 11 mai 1880, en présence de nombreux écrivains importants qui le reconnaissent comme leur maître, qu'il s'agisse d'Émile Zola, d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt, de Théodore de Banville ou de Guy de Maupassant, dont il avait encouragé la carrière depuis 1873.[4]

Œuvres

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Portrait par Eugène Giraud.
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Flaubert est le contemporain de Baudelaire et il occupe, comme le poète des Fleurs du Mal une position charnière dans la littérature du XIXe siècle. À la fois contesté (pour des raisons morales) et admiré de son temps (pour sa force littéraire), il apparaît aujourd'hui comme l'un des plus grands romanciers de son siècle avec en particulier Madame Bovary, roman qui fondera le bovarysme, puis L'Éducation sentimentale ; il se place entre le roman psychologique (Stendhal), et le mouvement naturaliste (Zola Maupassant, ces derniers considérant Flaubert comme leur maître). Fortement marqué par l'œuvre d’Honoré de Balzac dont il reprendra les thèmes sous une forme très personnelle (L'Éducation sentimentale est une autre version de Le Lys dans la vallée, Madame Bovary s'inspire de La Femme de trente ans)[5], il s'inscrit dans sa lignée du roman réaliste. Il est aussi très préoccupé d'esthétisme, d'où son long travail d'élaboration pour chaque œuvre (il teste ses textes en les soumettant à la fameuse épreuve du « gueuloir », qui consiste à les lire à pleine voix). Mais il est tellement obsédé par l'exemple d’Honoré de Balzac, son père littéraire, que l'on retrouvera dans ses notes cette injonction : s'éloigner du Lys dans la vallée, se méfier du Lys dans la vallée.[6]

On a également souvent souligné la volonté de Flaubert de s'opposer à l'esthétique du roman-feuilleton, en écrivant un "roman de la lenteur" [7].

Enfin, son regard ironique et pessimiste sur l'humanité fait de lui un grand moraliste. Son Dictionnaire des idées reçues donne un aperçu de ce talent.

On lira aussi avec intérêt sa vaste correspondance avec Louise Colet, George Sand et beaucoup d'autres.


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