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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Aztèques (2).

Publié le 21 Octobre 2009 par CHOMOLANGMA


Conquête espagnole


Article détaillé :
Conquête de l'Empire aztèque.


Route parcourue par Hernán Cortés et ses alliés depuis la côte deChalchiuhcueyecan jusqu'à Mexico-Tenochtitlan en 1519.


Moctezuma II était huey tlatoani depuis 17 ans lorsque le
conquistador Hernán Cortésdébarqua sur les côtes mexicaines au printemps 1519. Ce dernier conclut une alliance avec la confédération de Tlaxcala qui était depuis longtemps ennemie des Aztèques. Les Espagnols et leurs alliés amérindiens arrivèrent devant Tenochtitlan le 8 novembre 1519. Moctezuma les accueillit d’abord pacifiquement ; puis la méfiance et l’hostilité s’installèrent pour culminer avec le massacre du Templo Mayor et la mort du chef aztèque. Les conquistadores durent fuir la ville le 1er juillet 1520 après les affrontements de la Noche Triste (« la nuit triste »). Ils revinrent pour assiéger Tenochtitlan avec leurs alliés amérindiens au printemps 1521. Le 13 août, ils entrèrent dans la cité et la réduirent à néant. Après la mort de Moctezuma II, l’empire aztèque tomba entre les mains d’empereurs affaiblis comme Cuitláhuac ; puis il fut dirigé par des chefs fantoches comme Andrés de Tapia Motelchiuh, choisi par les Espagnols. L'exécution deCuauhtémoc en 1524 marque la fin de l'Empire aztèque[30]. Le déclin de l’empire aztèque provoqua la libération des autres cultures amérindiennes du centre du Mexique. Les dignitaires aztèques furent considérés comme des nobles par les conquérants et furent respectés comme tels. Les Tlaxcalans restèrent fidèles aux Espagnols et participèrent aux autres conquêtes menées par Cortés et ses hommes.

Les causes de la défaite
Espagnols jetant les cadavres deMoctezuma etItzquauhtzin.


La rapidité de la conquête espagnole s’explique par diverses causes. Tout d’abord, les
conquistadores possédaient un armement supérieur : cuirasses, épées et lances d'acier,arbalètes, arquebuses et canons (en faible quantité), cavalerie. Les Aztèques se battaient avec des armes en obsidienne et en silex, des boucliers et des protections légères ornées de plumes.

Les Espagnols étaient ensuite très supérieurs tactiquement : en effet, les conquistadors sont pour une grande partie d'entre eux des vétérans des guerres d'Italie. Ils ont une solide expérience des combats, en dépit de leur méconnaissance du terrain et de leur faible nombre (compensé en partie par leurs alliés totonaques, tlaxcaltèques, otomis, mécontents de la domination mexica).

Enfin, les buts de guerre sont différents : les Espagnols combattent pour éliminer l'ennemi du combat (de façon temporaire ou définitive), alors que les Aztèques tentent de faire des prisonniers en vue de sacrifices futurs pour les dieux. Ces derniers avaient des règles et des rituels précis liés à la guerre. Chaque faction prévenait l'autre de son attaque prochaine et lui fournissait même des armes (souvent en quantité plus symbolique qu'utile). D'ailleurs une guerre ne se terminait jamais par un massacre généralisé ou un asservissement total. Les gagnants et les perdants discutaient ensemble des conditions de soumission, des tributs à payer, etc.

Les Espagnols pratiquèrent le pillage et n'hésitèrent pas à tuer. Cette guerre fut également un affrontement idéologique entre deux cultures très différentes[31]. L'indécision initiale deMoctezuma qui croyait assister au retour de Quetzalcoatl était hanté par l'antique prophétie et par de mauvais présages, se prépara à livrer son empire : Quetzalcoatl devait revenir l'année ce-acatl (du roseau) et Cortés débarqua une année ce-acatl[32]. Le facteur de surprise et de peur n’est pas à négliger pour expliquer l’effondrement aztèque. Devant l'ennemi et leurs nouvelles technologies, les différents peuples amérindiens du continent faisaient face à une nouvelle menace. Le bruit du tonnerre entre les mains, les conquistadores maîtrisaient les foules. Devant la destruction des lieux sacrés, la profanation des cultes et l'élimination des différentes idoles, l'absence de réponse divine ne faisait qu'accentuer le pouvoir des Espagnols et la peur des conquis. Enfin, la variole, maladie transportée d'Europe en Amérique par les Espagnols, affaiblit considérablement les Aztèques.

Déclin démographique (période coloniale)

En 1520-1521, une épidémie de variole toucha les habitants de Tenochtitlan et fut l’un des principaux facteurs de la chute de la ville au moment du siège. En effet, on estime entre 10 à 50 % la part de la population de la cité morte à cause de cette maladie. Deux autres épidémies affectèrent la vallée de Mexico : la variole en 1545-1548 et le typhus en 1576-1581. Il est néanmoins difficile de dresser avec exactitude un bilan démographique au XVIe siècle. Mais les maladies apportées par les Européens et pour lesquelles les Amérindiens n’étaient pas immunisés ont provoqué des millions de morts. La population totale du centre du Mexique a peut-être diminué de 80 % en une soixantaine d’années[33].

Organisation politique

Structures de base

Comme dans les autres civilisations mésoaméricaines, l'organisation socio-politique aztèque était structurée principalement sur trois niveaux : la famille, le calpulli et l'altepetl.

Le calpulli (du nahuatl « calpōlli » signifiant « grande maison » ; autre mot : tlaxilacalli) était l'unité politique de base, composée de plusieurs groupes familiaux formant un réseau social. La nature exacte du calpolli n’est pas tout à fait claire et a pu être assimilée à un clan[29], une ville, un quartier[34], une paroisse ou coopérative agricole. Le calpolli était sous l’autorité d’un chef local (calpōleh) qui répartissait les terres pour l’agriculture (calpōllālli) ou encore les tâches non-agricoles, en échange d’un tribut et de la fidélité[35]. Chaque calpolli envoie des délégués au conseil suprême[29] et possède un temple où le culte de la divinité protectrice est rendu, ainsi qu'une école appelée telpochcalli dans laquelle les jeunes garçons s’entraînaient aux arts martiaux. Dans certaines cités-États du monde aztèque, les calpollis étaient spécialisés dans le commerce, comme Otompan, Texcoco et Tlatelolco[36] ; ces organisations aztèques peuvent faire penser aux guildes de l’Europe médiévale. Enfin, d’autres capollis regroupaient des immigrants venus d’autres régions de la Mésoamérique : à Tenochtitlan les calpollis d’Otomis, de Mixtèques et de Tlapanèques[37].

L’altepetl était une sorte de cité-État regroupant plusieurs calpollis et dirigée par un tlatoani. Le mot désigne non seulement un territoire mais aussi sa population. Ces cités-États pouvaient conclure des alliances, comme celle qui unissait Tlacopan, Texcoco et Tenochtitlan contreAzcapotzalco. Lorsqu'un altepetl étendait sa domination à d'autres altepetl, on lui donnait alors le titre de « huey altepetl » (« grand altepetl »).

Impérialisme
L'empire aztèque à la veille de laconquête espagnole.
Exemples de tributs payés au « huey tlatoani » (Codex Mendoza).


À la veille de la conquête espagnole, l'altepetl de Mexico-Tenochtitlan avait soumis à sa domination de nombreux autres altepetl, gagnant ainsi le titre de « huey altepetl » (grand altepetl).

Cet empire était divisé en 38 provinces plus ou moins assujetties, qui constituaient des cadres économiques et de perception du tribut[38]. Il était composé de plusieurs ethnies différentes les unes des autres, dont certaines ne parlaient pas le nahuatl[32]. Il ne formait pas un ensemble territorial cohérent : par exemple, la région méridionale et périphérique deXoconochco ne se trouvait pas en contact direct avec le centre de l’empire. Tlaxcala au centre,Metztitlan au nord et Teotitlan au sud, étaient des enclaves indépendantes à l'intérieur de l'empire aztèque[39]. Les frontières étaient surveillées par des garnisons et protégées par quelques fortifications comme à Oztoman[40].

D’après Alexander J. Motyl[41], l’Empire aztèque était de nature informelle ou hégémonique car il n’exerçait aucune autorité suprême sur les territoires conquis et n’attendait qu'un tribut de leur part sous forme de balles de coton, plumes de quetzal, mesures d'or, vêtements précieux, etc.[42] Après leur défaite, les chefs héréditaires étaient en général restaurés dans leur fonction de commandement et les Aztèques n’intervenaient pas dans les affaires locales, pourvu que le tribut soit honoré[43]. Les altepetl devaient tous renoncer à leur politique militaire et célébrer le culte de Huitzilopchtli[44]. Beaucoup d'entre eux conservaient une relative autonomie de fait au sein de la confédération[45]. Ils furent l’un des rouages de la domination hégémonique des Aztèques sur les autres peuples de la Mésoamérique[46]. Les gouverneurs aztèques (tlacatecuhtli, « chef des guerriers ») résidaient dans les provinces sensibles[44].

Le tribut devait être acquitté entre une et quatre fois par an selon sa nature[47]. Il était levé par un fonctionnaire (calpixque) aidé d'une équipe de scribes. Deux registres des tributs sont parvenue jusqu'à nous  : le Matricula de Tributos et le Codex Mendoza[48]. Le tribut était en nature : il était souvent composé de coton ou de l’ixtle (fibre d’agave). Mais il pouvait également être fourni en, produits agricoles, en métaux, en turquoises, en bois, en animaux, en vêtements et en objets divers. La monnaie n'existait pas, mais le quachtli et son multiple la charge faisaient office d'étalon[49]. L'ensemble des impôts était entreposé dans le trésor (petlacalco) du palais impérial[50].

source wikipédia

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