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CHOMOLANGMA

Réflexions sur le sens de la vie. Diversités culturelles et médiatiques.

Art roman (2).

Publié le 28 Avril 2010 par CHOMOLANGMA in ARTS-Histoire de l'Art-Architecture et urbanisme

 

Les autres domaines de l'art roman 

L'enluminure des manuscrits
Les trois mages du Psautier de St. Albans, Angleterre, XIIè
Psautier de Hunter à la Hunterian Museum and Art Gallery

 

 

De nombreuses écoles régionales ont convergé pour produire les premiers manuscrits enluminés: l'école d'Angleterre et du nord de la France "channel school" ont été fortement influencés par l'art Anglo-Saxon tardif, tandis que dans le sud de la France le style s'inscrit plus dans une influence Ibérique, en Allemagne et en dessous l'art ottonien a continué à se développer et aussi, avec les styles Byzantins, ont influencés l'Italie. A la fin du 12è siècle, les influences réciproques de tous ces styles se sont fondus, tout en gardant naturellement des distinctions régionales.

Le focii typique de l'enluminure romane est la Bible, où chaque livre peut être préfacé par une grande Initiale illustrée, et les Psautiers, où des majuscules initiales étaient enluminées de la même façon. Dans les deux cas, des cycles de scènes peuvent être représentés sur des pages entièrement enluminées, parfois avec plusieurs pages par scène, dans des compartiments. Les Bibles avaient en particulier des pages de dimensions importantes et pouvaient être reliées en plusieurs volumes. Par exemple, le Psautier de Saint Alban, le Psautier de Hunter (Hunterian Psalter), la Bible de Winchester (la "feuille de Morgan" présentée ci-dessus), la Bible de Fécamp Bible, la Bible de Stavelot et la Bible de Parc Abbey. A la fin de cette période, des ateliers commerciaux de scribes et d'artistes devinrent significatifs, et l'enluminure, et les livres en général, devinrent plus généralement disponibles pour le clergé comme pour les laïcs.

Peinture romane 


Catalan Fresque, actuellement au Museu Nacional d'Art de Catalunya.

 

 

Les larges surfaces murées et les voutes de la période romane se sont prêtées facilement à la décoration murale. Malheureusement, de nombreuses peintures initiales ont été détruites soit par les restaurations, ou par le fait que les murs on été replâtrés ou repeints. En France, Angleterre et aux Pays-bas, ces peintures ont été systématiquement détruites ou effacées par l'iconoclasme de la réforme protestante. Les fresques des églises du Danemark et d'autres pays ont été depuis restaurées. Dans d'autres pays, elles ont souffert des guerres, négligences et changement de modes.

La peinture d'une église suit un schéma classique, dérivé d'exemples antérieurs de mosaïques. Elle a son point focal dans la voûte en cul de four de l'a nef, avec un Christ en Majesté ou un Christ rédempteur sur son trône et une mandorle encadrée par quatre éléments ailés, symboles des Quatre Évangélistes, en comparaison directe avec les exemples des couvertures ornées ou les enluminures des évangéliaires de l'époque. Si la Vierge Marie est la dédicace de l'église, elle peut y remplacer le Christ en représentation0. Sur les murs de l'apside, en dessous, seraient représentés les saints et apôtres, incluant peut-être des scènes narratives, par exemple le saint auquel est dédicacé le monument. Sur les arches du sanctuaire seraient les figures des apôtres, prophètes, ou les 24 vieillards joyeux de l'Apocalypse, regardant le Christ, ou son symbole sous forme d'agneau, au sommet de l'arche. Le mur nord de la nef présenterait des scènes narratives de l'Ancien Testament, et le mur sud le Nouveau Testament. Sur le mur ouest arrière serait le Jugement dernier, avec un Christ sur un trône qui juge à son sommet.[3]

 


Crypte peinte de Saint Isidore , León, Espagne

 

 

Un des plus beaux exemples intacts est visible dans l'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe en France. La longue voûte en berceau de la nef fournit une surface idéale pour la fresque, qui présente des scènes de l'Ancien Testament, dont la Création, la vie d'Adam et Eve et d'autres histoires dont celle très vivante de l'arche de Noé présentant des personnages apeurés et de nombreuses fenêtres à travers lesquelles on peut voir Noah et sa famille sur le pont supérieur, des oiseaux sur le pont du milieu, et des paires d'animaux sur l'inférieur. Une autre scène présente de façon très vigoureuse la noyade de l'armée de Pharaon dans la mer rouge. Ce schéma s'étend à d'autres parties de l'église, avec le martyr de saints locaux présentés dans la crypte, l'Apocalypse dans le narthex et un Christ en Majesté. Les palettes de couleurs employées sont limitées au bleu-vert clair, jaune ocre, rouge marron et noir. Des peintures similaires sont présentes en Serbie, Espagne, Allemagne, Italie et ailleurs en France.[4]


Concernant les techniques, les Fresques sont faciles à réaliser, mais il faut travailler vite car sur enduit frais. Cette technique peu onéreuse explique que de modestes églises rurales, de simples cures priorales, reçurent de somptueux décors peints. Les couleurs sont vives.

Vitraux 
Stained glass, le prophète Daniel Daniel à la cathédrale d'Augsburg, fin du 11th siècle.

 

 

Les plus anciens fragments connus de vitraux peints médiévaux semblent dater du 10è siècle. Les plus anciens personnages peints intacts sont les 5 prophètes du vitrail d'Augsburg, daté de la fin du 11è siècle. Les visages, même figés et formalisés, démontrent un dessin très maîtrisé et l'usage fonctionnel du verre montre que ses créateurs étaient très bien entraînés à ce support. Dans les cathédrales du Le Mans, Canterbury et Chartres, et la Saint-Denis, de nombreux panneaux du 12è siècle sont encore présents. A Canterbury, ils présentent un personnage d'Adam creusant, et un autre de ses fils, Seth, parmi les ancêtres du Christ. Adam est représenté d'une façon hautement naturelle et vivante, tandis que le portrait de Seth, les vêtements sont utilisés à des fins plus décoratives comme dans les meilleurs sculptures sur pierre de l'époque. Les artisan du vitrail ont été plus lents que les architectes à changer leurs styles, et beaucoup de vitraux de la première partie du 13è siècle peuvent être considérés comme romans. Parmi les plus belles œuvres connues, on peut évoquer le vitrail daté de 1200 de la cathédrale de Strasbourg (en partie déposé au musée) et de 1220 environ de l'église de Saint Kunibert à Cologne.

La plupart des plus beaux vitraux de France, dont notoirement ceux de Chartres, datent du 13è siècle. Peu de vitraux importants du 12è siècle son restés intacts. Parmi ces derniers, celui de la Crucifixion de Poitiers, composition remarquable qui s'étend sur trois étages, le plus bas avec un trèfle à quatre feuilles présentant le martyr de Saint Pierre, le plus grand central où domine la crucifixion et le plus haut l'Ascension du Christ dans une mandorle. Le personnage du Christ crucifié présente déjà des signes de courbes Gothiques. Ce vitrail est décrit par George Seddon comme étant d'une "beauté inoubliable".[5] Beaucoup de fragments détachés sont dans des musées, et un vitrail du l'église de Twycross en Angleterre est fait à partir d'importants panneaux de vitraux français récupérés pendant la révolution française.[6] Le verre était cher et faiblement flexible (en ce sens qu'il pouvait être ajouté (superposé) ou réarrangé) et parait avoir été souvent réutilisé quand les églises ont été reconstruites en style gothique - le plus ancien vitrail anglais datable, une fenêtre de York Minster de l'arbre de Jessé date probablement d'avant 1154, a été réutilisé de cette façon.

Initiation à la sculpture romane 


Chapiteau de la Résurrection de Abbaye de Mozac

 

 

Elle décore d'abord les chapiteaux dans les cryptes, les cloîtres et les églises. À la fin du XIe siècle, elle prend place sur la façade des églises, à la manière des antiques arcs de triomphes[7]. La sculpture devient « monumentale ». Elle a une vertu pédagogique, celle d'enseigner la vie des apôtres et des saints, d'illustrer des passages de l'Ancien Testament. Elle s'inspire des bas-reliefs et des chapiteaux romains mais surtout des images placées dans les manuscrits enluminés et sur les objets d'orfèvrerie.

  • La sculpture sur chapiteau : elle se diffuse à partir de l'an mil, même si ses débuts furent timides : dans les églises italiennes de la première moitié du XIe siècle est repris le modèle corinthien, plus ou moins stylisé (chapiteau à palmettes). D'autres lieux (Bourgogne, Catalogne) expérimentent les chapiteaux à entrelacs et à feuilles d'acanthe. Mais bientôt, les animaux et les figures anthropomorphiques apparaissent, même s'ils restent rares avant 1050 (Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire). La basilique Saint-Sernin de Toulouse (deuxième moitié du XIe siècle) conserve 260 chapiteaux romans[8].

Les principaux sculpteurs connus de l'époque romane sont :

Sculptures et ensembles romans remarquables :

Les ivoires  

On trouve de beaux coffrets d’ivoire, dont un de l’époque carolingienne au musée de Cluny ; il est en marqueterie de bois colorés et d’ivoire, avec des entrelacs et des cadres entourant des animaux fantastiques.[9]

Un diptyque est une sorte de tablette double dont les composantes sont réunies à charnière. Ce fut, à l’origine, une sorte de carnet dont les feuilles de bois, d’ivoire ou de métal, enduites de cire, servaient à prendre des notes.

 

 

Christ en majesté dans une Mandorle, entouré par les emblèmes des évangéliste: plaques d'ivoire sur coffre de bois, Cologne, première moitié du 13è siècle (Musée de Cluny)

 

 

Puis apparurent les diptyques consulaires, sur lesquels les nouveaux fonctionnaires faisaient part de leur nomination à leurs parents et à leurs amis. Ils sont ornés d'un riche décor sculpté, qui pouvaient faire office de tablette à écrire : il s'agissait d'un objet commémoratif de luxe, commandé par le consul ordinaire et distribué pour marquer son entrée en charge et récompenser les notables qui avaient soutenu sa candidature. Plus tard enfin, l’Église les adopta pour orner ses autels. Consacrés aux saints et aux martyrs, des épisodes religieux étaient sculptés sur les lames d’ivoire qui les formaient.

Les triptyques, avec une forme un peu différente, avaient des usages identiques. Ils se composaient de trois panneaux sculptés ou peints et réunis à charnière. Le panneau central, deux fois plus large que les deux autres formant volets, pouvait être recouvert exactement par eux. Très estimés à Byzance, ils ne pénétrèrent dans l’Europe occidentale qu’après les croisades.

 

 

Olifant sculpté dans le sur de l'Italie à l'époque byzantine.

 

 

Les olifants, dont le nom dérive étymologiquement d'éléphant, étaient taillés dans l'extrémité de la défense. Leur usage, au Moyen Age, était varié : instruments de musique, cornes à boire ou réceptacles à reliques.

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